A l’espace Expressions CDG à Rabat
Dès l’accès, jeudi dernier à l’espace Expressions CDG à Rabat, des toiles aux couleurs vives captivent les visiteurs. Elles reflètent bien l’intitulé de l’exposition collective «Le Jardin d’Eden» ou la vision d’une société idéalisée qui se poursuit jusqu’au 30 mars. Entre oeuvres de grand format et d’autres de taille moyenne, le visiteur découvre un agencement de couleurs ayant garni la palette des artistes Mohamed Ben Allal, My Ahmed Drissi, Fatima Hassan El Farrouj, Hassan El Glaoui, Boujemâa Lakhdar, Ahmed Louardiri et Abbès Saladi. «Nous avons réuni leurs oeuvres qui montraient cette vision idéalisée, ce jardin d’Eden, ce paradis qu’ils voulaient montrer. C’est très important. Donc ce sont des oeuvres choisies exprès et qui les unissent tous. On n’a jamais fait cela de cette manière. Nous exposons Saladi et d’autres.
Mais là on expose les sept et sur un sujet unique», précise, lors du vernissage, Dina Naciri, DG de la Fondation CDG à propos de la différence entre cette exposition dans l’espace qu’elle chapeaute et d’autres consacrées à ces artistes dans d’autres galeries. Mieux encore, la galerie est garnie de petits arbres artificiels pour abonder dans le sens de l’exposition de ces sept artistes qui sont, selon la responsable, «autodidactes en dehors de Hassan El Glaoui». «C’est un travail spontané qui les réunit dans cet espace, dans des jardins ; une vision de ce qu’ils voulaient montrer. Nous souhaitons qu’il y ait une relecture du travail de ce qu’ils ont fait et nous incitons le public à venir voir cet hommage à ces artistes décédés et que nous souhaitons mettre en avant et surtout ne pas les oublier», détaille-t-elle en rappelant avoir exposé les artistes contemporains comme l’école de Casablanca avec tous les artistes auxquels la Fondation CDG a fait de grands hommages. «Nous faisons un retour en arrière pour mettre en avant nos artistes», avance-t-elle.
De son côté, Kaisse Ben Yahia, ex-responsable CDG, estime que ces oeuvres sont «porteuses de grande valeur émotionnelle». Pour lui, ces toiles expriment également «le caractère marocain qui est très riche et multiculturel». A son sens, «chaque artiste utilise sa couleur pour pouvoir transmettre une émotion». Outre les toiles exposées, une autre oeuvre marque l’esprit lors du tour de l’exposition. Il s’agit du «totem de la pensée» conçu, en 1987, par l’artiste Boujemâa Lakhdar. Il y utilise, entre autres, le bois, le cuivre, la soie, la toile et la peinture.