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Hommage posthume à Mohamed Tanjaoui, un auteur de chansons hors pair

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Ressuscité par Madarate de Abdelilah Tahani

«Je n’exercerai pas le journalisme comme gagne-pain. D’autant plus que je ne trouve pas d’espace entre la poésie et le journalisme. Je suis poète et journaliste. J’existe sur la scène».

Ses poèmes ont été composés par les éminents artistes Ahmed El Bidaoui et Abdelwahab Doukkali, ainsi que Mohamed Abdelwahab entre autres. Cependant, si ces compositeurs sont connus, l’auteur de leurs chansons, feu Mohamed Tanjaoui, ne l’est pas assez, notamment chez les nouvelles générations. L’émission «Madarate» diffusée sur la radio nationale a eu, tout récemment, le mérite de dépoussiérer la trajectoire du défunt en tant que porte-voix authentique de la poésie marocaine contemporaine. «De son vrai nom, Mohamed Ben Yahia, feu Tanjaoui vivait par ses poèmes et articles de presse. Il était une étoile dans le firmament de la poésie moderne. Comme il écrivait ses articles sous un angle poétique. Dans ce sens, il a adhéré, par le biais de sa plume et ses émotions, à toutes les batailles de l’indépendance de la patrie, ainsi qu’à l’épopée de récupération du Sahara marocain qu’il a citées dans ses œuvres tel un leitmotive», raconte le journaliste Abdelilah Tahani, à propos du regretté pour introduire son émission.

Quant aux origines du poète disparu, cet animateur précise qu’il est né en 1936 à «Tétouan qui était marquée par un mouvement littéraire et médiatique». De son vivant, le défunt a commencé son parcours dans les instituts religieux et privé où enseignaient des professeurs égyptiens qui ont fort influencé les étudiants de l’époque. «Sa voix poétique a résonné à sa jeunesse dans sa ville natale après avoir remporté la plus grande compétition poétique organisée avant l’indépendance. Couronnée par le Prix, qui portait le nom de Mohammed V pour la poésie et était supervisé par l’érudit Brahim El Ilghi, cette compétition a marqué le parcours littéraire du jeune Tanjaoui dès 1955», détaille M. Tahani. Le tout en rappelant que cet auteur a, pour allier la poésie aux écrits de presse, fait le choix des journaux «Annahar», «Al Oumma» et «Assahrae».

«Le regretté a, sur proposition de Abdelwahab Ben Mansour, rejoint la radio nationale, qui attirait des noms compétents, où il a préparé son émission «Majal El Adab» (Le domaine littéraire). Par la suite, il a quitté les ondes pour écrire aux côtés de Abderrahmane Youssoufi et d’autres dans le journal «Al Mouharrir»», relate l’animateur qui ne manque pas de détailler la vie du défunt. Ainsi, Tanjaoui a bénéficié, en Egypte, de sessions de formation en différents genres journalistiques. A partir de 1964, il a été nommé directeur du journal «Al Anbae», relevant du ministère de l’information, qui était une étape assez importante dans son parcours de journaliste. «Je n’exercerai pas le journalisme comme gagne-pain. D’autant plus que je ne trouve pas d’espace entre la poésie et le journalisme. Je suis poète et journaliste. J’existe sur la scène», indique M. Tahani en citant le regretté.
A propos de ses œuvres, il rappelle que «le recueil «Tétouan qui m’habite» est une copie perdue». «Il a laissé une grande production poétique éparpillée sur les colonnes de journaux et magazines. C’est pourquoi sa famille s’est penchée sur la collection de son patrimoine», enchaîne l’animateur qui a donné lecture de certaines œuvres à l’instar du poème de «Roi et peuple». Le tout en rappelant que les sujets de ses poèmes varient entre le patriotisme, les louanges, les méditations, la nature, la ville natale et d’autres. De son vivant, Tanjaoui a même écrit des poèmes de «zajal».

Outre les compositeurs cités, d’autres à l’instar de Larbi Kawkabi et Mohamed Fouiteh ont composé «Al Jihad Al Akbar» et «Maana Allah» du regretté qui a aussi conçu la chanson «Melioun hectare», «Hadi Yeddi Memdouda, meddi yeddek» (Ma main est tendue vers toi, fais pareil) composée par Abdelwahab Doukkali qui a également interprété «Howa el Hob» (C’est l’amour) de feu Tanjaoui, également auteur de «Mawlid El Kamar» (Naissance de la lune). Des œuvres qui font que le poète disparu mérite d’être connu, notamment auprès des nouvelles générations.

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