Culture

Housbane et la plus belle femme au Maroc

© D.R

Il a cherché à rencontrer la plus belle femme marocaine, et il est tombé sur une Japonaise. Le peintre Saïd Housbane a eu une idée ingénieuse : donner corps aux canons de beauté relatifs à la femme.
La plus belle femme au Maroc est un ensemble de détails dans la culture populaire. Sa bouche est une bague, son nez colle si bien à la peau qu’il la fissure. Ses yeux ? Des verres de cristal. Le peintre Housbane a représenté la bouche, le nez et les yeux, en respectant parfaitement ces critères. Qu’a-t-il trouvé au bout du compte ? Une femme qui ressemble à une Marocaine autant qu’une Japonaise peut se fondre dans une foule à Souika, sans que personne ne la remarque. En rassemblant la bouche, le nez et les yeux, Housbane a peint un personnage qui ressemble comme deux gouttes d’eau aux Mangas.
Le peintre se défend d’avoir cherché à peindre des Mangas. “Ce n’est pas ma génération !“ Il admet avoir été nourri par la B.D., mais celle d’auteurs français et belges. L’influence de la bande dessinée se lit dans les oeuvres de cet artiste, né en 1957 à Casablanca, indépendamment de la ressemblance de ses personnages avec les Mangas. Il compartimente souvent son tableau, selon des grilles qui rappellent les planches d’une B.D. En plus, il effectue un découpage d’un même personnage pour imprimer, à chaque fois, sur son visage un état d’âme ou une psychologie. Le procédé est tout à fait conforme à celui des dessinateurs de B.D. Pendant les années 80, Housbane a fait de la B.D. et de l’illustration. Il s’en est détaché à contrecoeur : “ces deux formes d’expression sont sans avenir ici“.
Aujourd’hui, Housbane veut que ses tableaux soient perçus comme des peintures. Les peintures de Housbane possèdent bien des attraits pour séduire l’oeil du spectateur. Leur auteur a un trait sûr et ses oeuvres sont dotées, comme dans une pièce de théâtre, d’une atmosphère. Il est lanciné par un même personnage. Il le représente heureux, mélancolique, grave ou coléreux. Ce personnage, qui rappelle les Mangas, atteste les capacités de l’artiste à percer dans l’art de la B.D. Cette forme, encore balbutiante au Maroc, a besoin de créateurs comme Saïd Housbane. Et elle est aussi souveraine que la peinture pour être fier de sa paternité.

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