Homme du théâtre, du cinéma et de la télévision, Mohamed El Khalfi a rendu l’âme, samedi 21 décembre, après une longue lutte contre la maladie. Plusieurs acteurs de la scène culturelle ont exprimé leur affliction suite à son décès.
La scène artistique perd ses artistes l’un après l’autre. Après la disparition de Mustapha Zaâri, elle vient de perdre l’une de ses figures emblématiques du cinéma, du théâtre et de la télévision. L’incontournable Mohamed El Khalfi a rendu l’âme, samedi 21 décembre, après une longue lutte contre la maladie. Considéré comme l’un des piliers de l’art marocain, Mohamed El Khalfi a marqué toute une génération. A l’annonce de sa disparition, nombreux ont présenté leurs condoléances à la famille et aux proches de l’artiste, tout en tenant à saluer son parcours. «C’est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès de l’artiste Mohamed El Khalfi, l’un des piliers de l’art marocain qui a enrichi la scène culturelle nationale de sa créativité et de ses œuvres immortelles. En mon nom et celui de tous les cadres du ministère et du secteur de la culture, j’adresse mes plus sincères condoléances à la petite et grande famille du défunt, ainsi qu’à tous ses fans et son large public», écrit sur sa page officielle Facebook, Mohamed Mehdi Bensaid, ministre de la jeunesse, de la culture et de la communication. L’artiste Latifa Ahrare a, quant à elle, déclaré : «Que Dieu bénisse le grand artiste Mohamed El Khalfi, l’écrivain et acteur ! Merci pour toute votre créativité… Merci pour votre merveilleux sens de l’humour… Merci pour votre présence élégante dans l’art et la vie…». Pour sa part, l’acteur et réalisateur Driss Roukhe a eu ces mots : «Que Dieu ait le grand artiste Mohamed El Khalfi en Sa sainte miséricorde. Aujourd’hui, nous disons adieu à une icône de la créativité théâtrale et télévisuelle».
Une école de moralité et de bienveillance
Bouchaib Tali, homme de théâtre a livré un témoignage poignant à son égard. «Mohamed El Khalfi incarne une école de moralité et de bienveillance. Il représente toutes les qualités que l’on attend d’un intellectuel en général et d’un artiste en particulier, telles que la dignité, l’élégance et la bonne conduite», a-t-il souligné. Et de poursuivre : «Il était un homme tout à fait simple, passionné par son domaine, qu’il exerçait avec dévouement et altruisme. Notre amitié est née dès les années 60 où j’ai eu le privilège de collaborer avec lui durant le démarrage de la télévision au Maroc. Depuis cette date à ce jour, je n’ai connu de lui que du bien». Pour M. Tali, «il n’est pas possible de réduire la discussion sur feu Mohamed El Khalfi à quelques mots, il faudrait organiser tout un événement en son honneur en guise de considération à sa personne et sa carrière».
Carrière riche
Né à Casablanca en 1937, Mohammed El Khalfi laisse un héritage artistique considérable dans les domaines du théâtre, de la télévision et du cinéma, lui conférant une place particulière auprès du public marocain. Le défunt a entamé sa carrière artistique en 1957 dans le théâtre amateur, aux côtés de figures emblématiques telles que Tayeb Saddiki et Ahmed Tayeb Laâlej, avant de fonder en 1959 la troupe «Le Théâtre Populaire», puis «Les Artistes Unis», où des artistes prestigieux ont brillé, comme la regrettée Touria Jabrane. Mohamed El Khalfi a également été l’un des premiers à marquer de son empreinte le paysage audiovisuel au début des années 1960, avec sa première série télévisée intitulée «Le Sacrifice». Au cinéma, il a participé à des films tels que «Silence, direction interdite» du réalisateur Abdallah Mesbahi, «Ici et là» de Mohammed Ismail et «Les Beaux Jours de Shéhérazade» de Mustapha Derkaoui, entre autres. Mohammed El Khalfi a, par ailleurs, acquis une grande notoriété auprès du public marocain grâce à son rôle dans la célèbre sitcom «Lalla Fatima».