Culture

«Il n’y a pas eu de surprise»

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ALM : Quels sont, selon vous, les faits marquants de l’année 2004 dans le secteur de l’édition au Maroc ?
Leïla Chaouni : L’année 2004 a été assez morose. Nous pouvons dire qu’il n’y a pas eu de changement notable dans le secteur de l’édition. Nous n’avons eu aucune surprise, c’est toujours le même constat, les romans se vendent très lentement, mais les livres de poche par contre se vendent toujours aussi bien. Ce genre de livres se vend assez bien au Maroc, puisque leurs prix sont très abordables. Du coup, les livres de poche attirent l’intérêt d’un grand nombre de personnes. La clientèle des livres de poche est de plus en plus nombreuse.
Quels sont les titres que vous avez le plus vendus pendant l’ année 2004 ?
Nous pouvons citer, à titre d’exemple, «Les plantes médicinales au Maroc», «L’Islam est-il hostile à la laïcité» de Abdou Filali Ansari, ainsi que «Pédagogie des compétences» de Abderrahim El Harouchi. Cet ouvrage a eu beaucoup de succès. Ce livre a même été traduit en arabe et il a été vendu plus que la version française.
Mais un constat est là, les Marocains ne lisent pas. Comment expliquez- vous cela ?
Oui, effectivement les Marocains ne lisent pas. Ceci s’explique tout simplement par le fait que nous ne possédons pas de culture livresque au Maroc. Les gens ne lisent pas depuis leur plus jeune âge. Les enfants ne sont pas éduqués aux livres. Ceci tout en sachant que l’enfance est la phase où l’on est le plus réceptif. Aussi, il existe un manque certain au niveau des infrastructures du livre au Maroc. Les bibliothèques publiques sont très rares. Et même dans les écoles, rares sont celles qui prévoient un espace destiné et à la lecture. Aussi pour encourager a la lecture, il faudrait créer des évènements autour du livre, comme par exemple des après-midi de lecture, des foires et des spectacles de théâtre et de poésie. Les Marocains ne sont tout simplement pas habitués à lire. C’est une question d’éducation.
Qu’est-ce qu’il faudrait faire, selon vous, pour pallier cela ?
Personnellement, je pense que la lecture doit s’initier dès le berceau. Les parents doivent faire un effort et initier leurs enfants à la lecture. Les enfants adorent les petites histoires, alors il faut en profiter et leur lire des contes pour enfants chaque soir avant de dormir. C’est de cette façon que les enfants seront éduqués pour la lecture. Ils développeront une relation avec le livre qui est assez intéressante. Ils commencerant à aimer la lecture. Et quand ils seront plus grands ils ne pourront plus se détacher de cet outil éducatif, qui deviendra leur ami. Mais même au cas où ils ne seraient pas initiés à la lecture depuis leur plus jeune âge, le retard peut être rattrapé par l’école.

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