Culture

Il présente son projet «Autrement dit» à Marrakech Hassan Darsi, le messager d’un art réfléchi

© D.R

Le Comptoir des Mines Galerie de Marrakech s’apprête à accueillir une exposition individuelle de l’artiste multidisciplinaire Hassan Darsi. Celle-ci met en lumière les dernières recherches de l’artiste, créées spécialement et ancrées dans ses explorations artistiques.

L’artiste novateur Hassan Darsi investit le Comptoir des Mines Galerie de Marrakech. Il présente à partir du 8 février 2024 son exposition individuelle intitulée «Autrement dit», organisée dans le cadre de la Foire d’art contemporain africain. «Ce projet puise son origine dans un dialogue de plus de vingt ans qu’ont entretenu Hassan Darsi et Hicham Daoudi, fondateur du Comptoir des Mines Galerie, au début des années 2000, et les projets respectifs qui les ont réunis à différents moments, la source du lion, la maquette du parc de l’Hermitage, le pavillon du Maroc lors de l’exposition universelle de Dubai Expo 2020», explique la galerie. Et d’ajouter : «Cette exposition tentera de dévoiler le cheminement artistique très dense que mène l’artiste à travers ses nombreuses interrogations sur l’urbanisme, la société, les pratiques artistiques, et l’espace public au Maroc».

Il faut dire que cette exposition d’envergure, à la fois rétrospective et inédite, met en lumière les dernières recherches de l’artiste, créées spécialement et ancrées dans ses explorations artistiques qu’il nomme «l’état du monde». Puisant son inspiration dans le pourtour méditerranéen et l’Afrique pour ses recherches les plus récentes, Darsi explore des chantiers symboliques à l’échelle mondiale, entrelaçant des enjeux politiques, humains, sociaux, écologiques et culturels.

«Le travail de Hassan Darsi repose essentiellement sur des actions qui remettent en cause l’objet simple, comme horizon de l’activité créatrice – même si parfois cette pratique implique l’utilisation d’objets. En réalité, les objets que l’artiste va produire ou sur lesquels il travaille, ne peuvent avoir en tant que tels des qualités esthétiques. C’est l’action qu’il développe qui lui importe. En effet, l’artiste vit son aventure poétique moins comme des formes que comme l’outil expressif d’une attitude. C’est une manière d’articuler des positions pro-analytiques et des critiques artistiques, culturelles, sociologiques et politiques. C’est pourquoi Hassan Darsi veille sans cesse à la justesse de son action et au fait que son œuvre doit rester un projet ouvert et signifiant et non un projet réduit aux seules évidences matérielles», lit-on dans l’extrait du catalogue «Hassan Darsi : l’action et l’œuvre en projet» par Mohamed Rachdi, Éditions Le Fennec (2011).

Artiste engagé
Hassan Darsi est un artiste pluridisciplinaire qu’on ne présente plus. Après sept années d’études artistiques à l’Ecole supérieure des arts plastiques et visuels de Mons en Belgique, il rentre au Maroc en 1989, et depuis, son travail a toujours été intimement lié au contexte social, culturel, politique et économique de ce pays comme de ses interactions avec le contexte mondial. Son parcours rassemble des gestes et productions qui défient le simple objet d’art comme horizon d’activité créatrice. L’action et le processus sont aussi importants dans sa démarche que l’œuvre elle-même. Citoyen avant tout, l’engagement civique est une donnée essentielle dans sa vie d’homme et d’artiste. Les œuvres et les projets qu’il développe sont caractérisés par un positionnement critique et sociopolitique qui s’exprime à travers la notion de projet, comme outil d’action privilégié. Les interventions urbaines, installations, films et sculptures qu’il a réalisés sont nourris du contexte où il vit et travaille, comme des lieux et des situations qui traversent sa vie.

Il est intimement persuadé que l’art a un rôle essentiel à jouer dans le développement culturel et humain de sa ville, de son pays et du monde dans sa globalité, et depuis de nombreuses années il tente, à son échelle, bien qu’une toute petite échelle au regard d’un vaste chantier, de signaler, de souligner et de réaliser des œuvres et des projets comme autant de déclencheurs de prises de conscience citoyennes et politiques. Aujourd’hui, après avoir fait souvent de la ville son terrain de prédilection, son désir est d’explorer d’autres espaces publics souvent oubliés, ceux de la campagne de la région du Grand Casablanca-Settat, symboliquement situés entre la capitale économique, Casablanca, et la capitale politique et administrative qu’est Rabat. Son objectif est d’expérimenter à partir d’un projet, d’un contexte de nouvelles pratiques et formes artistiques, de créer un fil conducteur qui participe à tisser du lien social. Un projet qui s’inscrit dans le champ artistique tout en proposant de possibles alternatives sociales, écologiques et économiques à un territoire.

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