ALM : Pouvez-vous nous parler de votre rôle dans la série «Kadiat maâli alwazira» (L’Affaire de Son Excellence la ministre) ?
Ilham Chahine : Je viens de terminer le tournage de ce feuilleton, qui sera diffusé sur la chaîne égyptienne Al Hayat. J’interprète dans cette nouvelle série le rôle d’une femme ministre, issue d’une grande famille et dont la lutte contre la corruption lui rend la vie difficile sous l’ancien régime.
Est-ce que les soulèvements populaires qu’a connus l’Egypte étaient la cause du long retard qu’a pris le tournage de ce feuilleton?
Nous avons arrêté le tournage dès le début de la révolution. Car les scènes extérieures de la série devaient être filmées dans de vrais lieux. Nous avons dû attendre que la police fasse son retour dans les rues et que la situation se calme pour reprendre le tournage.
Ne pensez-vous pas que vos anciennes positions pro-Moubarak aient eu des effets négatifs sur votre popularité d’artiste particulièrement en Egypte ?
Je n’ai rien perdu de ma popularité auprès du public. Je suis connue pour mes idées audacieuses. Et je trouve que ma réaction face à ce qui se passait en Egypte a plu et a augmenté ma popularité auprès de certaines souches de la population. J’ai exprimé mes propres idées qui étaient comme d’habitude audacieuses et non-conformes à celles des religieux radicaux.
Craignez-vous pour l’avenir de votre métier d’artiste face à l’élection de l’islamiste Mohamed Morsy ?
Les choses commencent à se calmer et jusqu’à maintenant rien ne semble menacer notre métier. Et je pense qu’il faut attendre un certain moment pour juger, surtout que le nouveau Président en est encore à ses débuts de chef d’Etat.
Et si les choses vont mal pour les artistes ?
Nous, les artistes, sommes en bonne entente et constituons une seule force pour protéger notre métier. Nous ne laissons pas n’importe qui se mêler de notre travail. Nous avons installé des lignes rouges que personne ne peut franchir. Surtout que des groupes d’islamistes radicaux en Egypte sont contre la pratique de certains arts dont la sculpture qu’ils considèrent comme un péché.
Avez-vous un projet de film ?
J’ai commencé le tournage de trois films avant le déclenchement des premiers soulèvements populaires en Egypte. Mais j’ai dû arrêter avec les trois équipes de ces films. Car les circonstances et la crise économique que vivait le pays ne nous permettaient pas de continuer le tournage. Nous attendons que la situation se calme et que les choses aillent mieux avec l’élection du nouveau Président de l’Egypte.