«Lutte contre la pauvreté et élargissement de l’espace des libertés, promotion des droits de la femme et de l’enfance et des catégories sociales démunies et fragiles ». C’est l’objectif que s’assigne le 3ème Festival de la musique des cimes, qui coïncide avec le célèbre Moussem des mariages d’Imilchil. Initié et organisé par le Centre Tarik Ibn Ziyad, en partenariat avec la province d’Errachidia, ce festival entend amorcer un virage en se transformant en manifestation socio-culturelle.
Pour les organisateurs, il s’agit de mettre le festival au service du développement d’une région enclavée. Dans cet esprit, le festival prévoit, entre autres activités à caractère social, des forums « où tout un chacun pourra communiquer avec des responsables sur ses problèmes ».
Pour joindre l’acte à la parole, des ateliers traitant des microcrédits seront au programme. Créé pour réhabiliter un mode musical propre à cette région du Haut-Atlas, le Festival de la musique des cimes ambitionne ainsi de servir de levier d’attraction touristique. A en croire les organisateurs, un public varié et nombreux ferait le déplacement à Imilchil. Ce qui permettra à une région démunie de reprendre du service hôteliers, restaurateurs, ceux qui font du commerce informel trouveront également dans ce festival l’occasion de rempiler.
Pour drainer le grand public, les organisateurs proposent un programme artistique riche et varié. En plus des Ahwachs de Taroudant, de Boutmazzought (Moyen-Atlas), des Aït Matten (Tinjdad), des Imttawens (Rif), des Aït Hdidou (Ahidous), Imlal N’tmazirt (Imilchil), Hamza Abderrahim (Khénifra), Amouri M’Barek, Taqtouka jabalia, et Françoise Atlan, la star judéo-berbère des chants séfarades qu’on ne présente plus, le festival sera rehaussé par la participation de plusieurs artistes étrangers. A nommer, d’abord, le musicien Tarcisio Pisanu. Originaire de la Sardaigne (Italie), ce musicien fera découvrir aux mélomanes un instrument de musique ancien : «Launeddas ». Cet instrument est considéré comme l’ancêtre de la clarinette. Rendez-vous également avec le Malodj, un métissage entre la rythmique du Maloya (la Réunion) et l’esprit festif du Pagode (Brésil). Il s’agit d’une musique typique du soleil et de la joie de vivre.
L’Espagne ne sera pas en reste, elle sera représentée par les «Raices», ambassadeurs du folklore populaire espagnol. Issus des monts de Malaga, ces « Raices » présenteront une version des « Verdiales », une manifestation propre à la culture populaire de leur région natale, d’origine campagnarde dont les racines se perdent dans la nuit des temps. Et ce n’est pas tout. Sami Sadik sera également de la partie. Musicologue, lauréate du Prix Villa Medicis Hors les Murs, pour sa recherche sur la tradition poétique et musicale judéo-marocaine, spécialiste du répertoire arabo-andalou « Al Ala », cette artiste est sollicitée partout dans le monde. Elle a donné des récitals, entre autres pays, en France, au Japon, en Tunisie, au Portugal, En Espagne, au Canada, en Italie et en Inde. Elle compte également à son actif une brillante participation avec la super-étoile de la guitare flamenco Juan Carmona dans un répertoire de chants traditionnels espagnols (Falla-Lorca).
Vaste programme artistique…
Parallèlement à la musique, le festival sera ponctué par les cérémonies de mariages, inspirées du célèbre mythe d’Izli et Tizlit.