Avec « Jamel 100% Debbouze », son premier spectacle depuis trois ans, l’humoriste, « tchatcheur » intarissable et zébulon du star-system français, déblatère sur scène son propre scénario, entre humour noir et sentences sociologiques, à l’opposé des répliques purement comiques généralement proposées à l’acteur. Parmi les icônes du moment des 15-30 ans, en nouvelle incarnation de la réussite sociale, Jamel Debbouze, 28 ans, qui a quitté sa tour de Trappes (Yvelines) pour le quartier huppé de Saint-Germain-des-Prés où il vit désormais, joue sur les mots et les onomatopées, le tout mâtiné de verlan. Pendant le spectacle, l’humoriste jubile du jeu de ping-pong avec un public potache et conquis qui l’apostrophe en approuvant ou rebondissant même sur sa dernière pique, entre désinvolture et provocation, contre les maux de société qu’il aborde « avec le point de vue d’un rebeu de cité ». Les rapports entre jeunes et policiers, le statut des femmes dans les cités, les « injustices judiciaires », avec comme point d’ancrage l’affaire Omar Raddad, l’exclusion en général, les conflits militaires ou l’éducation nationale, « avec des classes où il n’y a que des derniers », sont ses cibles de prédilection. Après avoir débuté sur Radio Nova, joué les trublions de service sur Canal+ et fait ses armes de comédien dans « H », la série déjantée de la chaîne cryptée, Jamel Debbouze a décroché ses premiers galons cinématographiques dans « Zonzon », « Le ciel, les oiseaux et… ta mère! » et en apprenti-épicier du « Fabuleux destin d’Amélie Poulain ». Sous la direction d’Alain Chabat, ancien complice de Canal+, il a enchaîné avec le rôle de l’architecte Numérobis d' »Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre ». En 2003, le septième art lui a offert les plus gros cachets de l’année (2,12 millions d’euros), devançant Depardieu et Reno.