Culture

« Je fais corps avec la marionnette »

Aujourd’hui le Maroc :Est-ce que vous acceptez l’appellation spectacle de marionnettes ?
Alexandre Haslé : Ce n’est pas qu’un spectacle de marionnettes soit réducteur, mais il s’agit plus d’un spectacle d’images que de marionnettes. La majorité des images que j’ai créées sont issues de rêves. Bien sûr, c’est un spectacle de marionnettes, mais je préfère l’appellation avec marionnettes. Du moment que je suis avec les marionnettes, ce n’est plus un spectacle de marionnettes. J’utilise les marionnettes comme des partenaires.
Vous avez vous-même fabriqué vos marionnettes ?
Oui, les marionnettes sont fabriquées avec essentiellement du matériel de récupération. Mais je traite surtout la tête, le reste du corps est généralement en tissu. Et c’est un jeu entre une tête que je manipule avec la main droite et ma main gauche qui va suggérer le caractère du personnage et lui donner son rythme et sa tension. On sent que vous avez beaucoup de tendresse pour vos marionnettes.
Je ne travaille pas d’après photo, je travaille d’après les souvenirs des gens, et donc j’ai une tendresse particulière pour les personnages, parce que j’ai une relation directe avec eux. En ce qui concerne les marionnettes à fils, entre le marionnettiste et les marionnettes il y a des fils. Moi, je n’utilise pas de fils, il n’y a pas de distance, il n’y a aucune distance entre la marionnette et moi… Je fais corps avec la mario-nnette. Quand Hanna meurt à la fin, j’ai beaucoup de tendresse pour elle, parce qu’en étant concentré, je ne vois plus le travail que j’ai fait pour la fabriquer, je vois vraiment quelqu’un qui meurt. Il y des moments magique comme ça. Quand mon bras est le sien, je vois comment son bras n’est plus le mien.
C’est le moment où la marionnette devient quelqu’un qui vit, des fois ça ne dépasse pas 5 secondes, et j’atteins de la sorte une relation très forte avec mes personnages. Mais pour autant, je ne mythifie pas mes marionnettes. Quand je joue avec elles, elles peuvent vivre à certains moments, mais que je les range, c’est des objets.

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