Deux par deux, en file indienne, avec discipline, la classe s’est remplie. Le professeur s’appelle Jim Jarmusch, le réalisateur américain de films cultes comme Dead Man, Coffee and cigarettes, Strangers in paradise, ou encore Broken flowers. Il a donné sa leçon mercredi 9 décembre lors de la master class, rendez-vous désormais incontournable du Festival international du film de Marrakech. Et étaient aux bans, aux côtés d’étudiants de l’ESAV, des cinéphiles et de simples curieux, des réalisateurs de renom tels Abbas Kiarostami et Elia Suleiman respectivement, président et membre du jury de cette 9ème édition du FIFM. Et pour trouver sa place parmi l’auditoire il fallait venir tôt.
«Je ne suis pas un professeur. Je suis un étudiant qui apprend chaque jour», a déclaré le cinéaste américain aux cheveux blancs inaugurant le cours en toute humilité. Et d’ajouter: «Parfois, on parvient à faire une bonne scène sans pour autant savoir pourquoi. C’est pour cela que je ne suis pas là pour dire comment on doit faire pour réaliser un bon film». Selon le critique de cinéma français Jean-Pierre Lavoignat qui anime les master class de cette édition, Martin Scorsese distinguait parmi ses étudiants deux catégories, ceux qui font le cinéma par admiration et ceux qui le font par rébellion contre les mauvais films. «Moi, je suis de la première catégorie. Et j’ai toujours été fasciné par les différentes disciplines artistiques, le théâtre, la littérature …et surtout la musique», a précisé Jim Jarmusch. Pour lui, un cinéaste doit être ouvert à toutes les expériences. «Ne suivez jamais un leader mais faites quelque chose qui vous appartient», a-il dit lors de cette master class ponctuée par la projection d’extraits de ses films. Rappelons que le réalisateur Emir Kusturica, à l’honneur cette année, a également été l’invité des masters class ce mardi 8 décembre. La dernière séance du vendredi donne à découvrir le plus jeune des maîtres, Alfonso Cuaron, le talentueux réalisateur et scénariste mexicain.