Le jeune photographe marocain Hamza Mehimdate expose jusqu’au 17 octobre au Théâtre Mohammed V à Rabat ses oeuvres en hommage aux artistes disparus en temps de coronavirus.
Des photographies qui ont la particularité d’être, comme il le précise, conçues en mode «autoportrait» après avoir mené une expérience artistique en cartes postales. Dans son exposition, inspirée par son séjour «forcé» à Paris, pendant le premier confinement sanitaire dû à la pandémie, le jeune artiste donne, tel qu’il le détaille, à voir «un mélange de photographies dans lesquelles son corps est assez présent ».
Il y mène aussi un travail sur «l’espace extérieur reflété sur les vitres de fenêtre». Le tout en faisant face aux répercussions de la pandémie et du confinement à l’étranger. Bien qu’il ait été «enfermé» dans une chambre d’hôtel fade alors que celui-ci est classé cinq étoiles, il a trouvé une bonne compagnie auprès de son appareil photo. Un instrument qui lui a permis d’exprimer ses sentiments confus dans un monde marqué par l’incertitude de par la pandémie. Des sentiments qu’il exprime également à travers ses photographies présentées lors de cette exposition intitulée «Appel de l’âme», reportée à plusieurs reprises de par les vagues de la Covid-19, et inaugurée tout récemment en présence du secrétaire général du ministère de la culture Abdelilah Afifi et de Mohamed Benhsain, directeur du théâtre, collaborateur à cet événement avec la Direction régionale de la culture de Rabat- Salé-Kénitra.
A propos de cette exposition, également garnie des noms et photographies des artistes, écrivains et journalistes décédés de Covid, le critique d’art marocain Chafik Ezzouguari estime que le jeune photographe a «tenu à documenter avec créativité les sentiments qui se sont emparés de lui à l’instar du monde dans une situation particulière, imprévue et sans précédent voire dont l’avenir est ambigu, incertain et craint». Outre cette manifestation, l’artiste-photographe a récemment participé à la première exposition virtuelle arabe. Un show de toiles qui a rassemblé 120 artistes du Maroc, d’Egypte et d’Irak. Avant de se consacrer entièrement à son art, Hamza Mehimdate était photographe de presse. Il a notamment travaillé pour le compte de l’agence Maghreb Arabe Press en tant que pigiste pendant deux ans. Concernant sa démarche pour prendre des photos artistiques et celles de presse, il indique, dans un précédent échange, qu’il y a une «différence». «Cependant la photo de presse peut avoir une touche artistique.
C’est ainsi qu’elle peut s’exprimer davantage sur le sujet qu’elle illustre sans besoin de commentaire », indique-t-il. Quant à celle artistique, elle reflète, à son sens, «une émotion voire une dimension philosophique ». Pour l’heure, l’artiste s’intéresse à tous les genres de photographies artistiques. «Je ne veux pas me spécialiser ou me confiner dans un style déterminé», détaille l’artiste qui prend l’appareil photo pour une deuxième moitié. Et ce n’est pas tout ! «La majorité écrasante de mes photos n’a jamais été retouchée sinon elles perdront de leur valeur», tient-il à préciser en rappelant que sa manière de prendre des photos est dynamique. De quoi faire la différence.