Culture

Karim Attar et Abdelilah Rais s’allient pour la condition humaine

© D.R

Ils exposent chez la nouvelle galerie 6.4 à Marrakech

Dans une exposition intitulée «Paradoxes», alliant Karim Attar et Abdelilah Rais, tout, comme son nom l’indique, ne peut que s’opposer sauf la dimension humaine que ces deux artistes-peintres désirent véhiculer à travers leurs toiles. C’est ce qui se dégage d’un échange avec eux lors du vernissage jeudi dernier de leur exposition qui inaugure la galerie 6.4 à Marrakech. Pour aboutir à cette dimension humaine, les deux artistes font valoir une démarche différente.

A première vue, les toiles de Karim Attar mettent en valeur des créatures humaines étranges. «Ce sont des êtres mi-humains, mi-animaux qui ont le droit d’exister parce que je crois en eux. Il s’agit d’expressions qui viennent de mon for intérieur», explicite à ALM l’artiste-peintre qui dit raconter une histoire en posant des images sur ses toiles qui contiennent également quelques imprimés.

A propos de son intérêt à l’être humain, il indique : «J’essaie de rappeler notre humanité. Pour moi, c’est comme si on était à la recherche de notre humanité mais on a perdu le chemin». 

Et ce n’est pas tout ! Les toiles de Karim Attar regorgent non seulement de créatures mi-humaines, mi-animales mais aussi d’autres formes animales à l’instar des oiseaux. «Ainsi, j’invite les gens à rêver avec moi», enchaîne l’artiste qui recourt au papier pour concevoir ses toiles. «C’est du papier que je travaille moi-même. Je sors dans la rue, je collecte les cartons et papiers jetés que je ramène à mon atelier pour les recycler», détaille-t-il en estimant être menacé dans son être à la vue de gens dormir sur des cartons. «Le papier est aussi un support brut qui va bien avec mes créatures torturées mais qui sont en danse en même temps», ajoute Karim Attar, qui précise exprimer ses chorégraphies sur ses toiles en se projetant, par l’occasion, dans l’avenir. «Je souhaite avoir une valeur ajoutée pour l’art marocain», poursuit l’artiste qui fait dans la nouvelle figuration et l’expressionnisme.

Quant à Abdelilah Rais, qui fait dans l’abstrait figuratif, ses œuvres regorgent d’une alchimie entre le regard et la gestualité du corps. «Le regard ne trompe jamais», insiste l’artiste-peintre qui «trouve plus d’aisance sur le bois». «J’ai une attirance pour cette matière naturelle qui me donne moins de tracas dont je laisse le noyau sur la toile», détaille l’artiste dont les œuvres sont garnies de couleurs joviales et de «corps dans l’harmonie et la complicité». «Le corps humain est naturel dans mes toiles. Il s’adapte à toutes les situations, il se disloque et s’entre mêle. C’est pour mettre l’accent sur la condition humaine», poursuit Rais en rappelant que l’art abstrait figuratif est un cachet approprié à lui.   

Ceci étant, ces deux artistes sont parrainés, pour leur exposition, par plusieurs artistes dont Mahi Binebine. «J’ai suggéré ces deux artistes à la galerie. La propriétaire, Alia Sqalli, voulait inaugurer son espace avec des jeunes. Et cela fait plaisir de laisser des jeunes pousses éclore», indique Mahi Binebine qui estime que chacun des deux artistes a son propre monde. «Karim Attar montre qu’il a un monde qui ressemble au mien qui est un peu torturé. Rais est, lui, plus dans l’éclosion. Mais ce qu’ils ont en commun c’est la couleur qui est un peu pastel et chaude», conclut l’artiste-peintre chevronné lors du vernissage de l’exposition qui se poursuit jusqu’à la mi-janvier.

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