Elle vient également de sortir le single «Selbet Layla»
Elle a judicieusement mis une vingtaine d’années pour sortir son nouvel album «Layla». Une démarche qui dénote le professionnalisme de l’éminente star marocaine, Karima Skalli, qui vient également de lancer son single «Selbet Layla». Ce titre, qui fait partie de cet opus, a, selon la diva, «ouvert le Festival de Fès des musiques sacrées du monde à Bab Al-Makina il y a vingt ans». Comme elle l’exalte, «Layla» a vu le jour «après une grande passion et un travail sérieux avec la compagnie de musiciens compétents et avec le soutien du ministère de la culture lors de la session 2018».
Outre «Selbet Layla», la chanteuse a récemment lancé, en autoproduction, le single «Al-Hawa Rashqi» (La passion m’a ciblée), qui fait partie du même album qu’elle présente via différentes plates-formes. Comme elle le détaille, «Layla» a été enregistré en 2014 au studio «Totala» à Rabat. Il est composé par feu Saïd Chraïbi et arrangé par Rachid Regragui. Quant aux poèmes, ils sont conçus par des vétérans du soufisme tels que Muhyiddin Ibn Arabi, Abu Al-Hasan Al-Shushtari et Dhi Al-Nun Al-Masry. Un «muwashah » d’Ibn Zaidoun et un autre poème de Hussein Ibn Al-Dahhak de Bassorah en font également partie.
Quant à l’intitulé, «Layla», il exprime la «vision» de la chanteuse marocaine. Il s’agit, comme elle l’explicite, «d’un prénom féminin oriental bien connu, à travers les âges. Il est si intensément mentionné dans la poésie arabe qu’il est devenu le symbole féminin de la littérature arabe en général. Majnun le chante dans plusieurs poèmes de sa bien-aimée et malgré les prouesses de la parole, la beauté et la profondeur du mot, le nom de Layla ne s’est pas matérialisé. Avec aucune description d’une femme, il est devenu apparent à l’état d’amour, et a été pris par les anciens du soufisme pour exprimer les conditions divines et éternelles de l’amour».
Dans l’ensemble, l’album compile cinq morceaux. En plus de «Selbet Layla» et «Al-Hawa Rashqi», il comprend «Oukatimou wajdi» (Ma passion en catimini), «Hoboka Kad Arrakani» (Ton amour m’a éveillée) et «Hal lidaîka mojibou» (Répondras-tu à ton demandeur). Le tout étant dédié à la passion divine.
Cela étant, l’artiste marocaine, au brillant parcours depuis 1999, n’est plus à présenter. Elle a déjà d’autres albums et des créations marocaines. Dès cette année, ses participations à des festivals nationaux, arabes et de par le monde en Europe, aux Etats-Unis, Moyen-Orient et Maghreb Arabe s’enchaînent aux côtés de grands instrumentistes arabes et internationaux dont l’orchestre «Mesto». Des performances qui font également sa fierté.