Culture

Kebir Ammi : «C’est ma mère qui m’a influencé»

© D.R

ALM : Vous venez de publier un ouvrage sur l’Histoire du Maroc. Pourtant, le titre, «Le ciel sans détour» est purement poétique…
Kebir Ammi : En fait, «Le ciel sans détour» n’est pas un roman historique. C’est vrai que je parle du Maroc depuis le protectorat jusqu’à nos jours, mais c’est à travers la vie de Fdéla, le personnage principal. La vie de cette femme, avec ses joies et ses tristesses, raconte le Maroc. La protagoniste est plus vieille que le siècle. A travers la vie de cette femme, le lecteur va traverser toute l’époque du protectorat français pour arriver à la fin des années 90. Je suis un romancier et non pas un historien. C’est l’histoire de cette héroïne qui se confond avec la grande histoire et non le contraire.

Ce n’est pas la première fois que vous vous intéressez à l’Histoire. Qu’est-ce qui justifie cet intérêt ?
Je suis né et j’ai grandi au Maroc. Je me suis toujours intéressé à la culture et au patrimoine de ce pays, même si mon père est algérien. Ma culture et mes racines sont arabo-musulmanes. Par là même, j’ai toujours aimé explorer le patrimoine arabo-musulman. Je trouve qu’en tant qu’écrivain et homme avant tout, j’ai un devoir vis-à-vis de la génération actuelle. Les jeunes d’aujourd’hui ignorent leur histoire et leurs origines. Dans ce même contexte, je me suis intéressé, il y a quelques années, à l’histoire d’El Hellaj. C’est un mystique musulman qui a vécu  en 922 après J.C à Bagdad. Sa piété dérangeait et il était persécuté. Personne ne s’était intéressé à sa vie alors qu’elle était passionnante. J’ai donc décidé de retracer son histoire en me basant sur des faits historiques, mais je n’ai pas hésité à les bercer dans une atmosphère de rêve et d’imagination.

Ce livre a-t-il été traduit en arabe ?
Cet ouvrage publié chez une maison d’édition française a été réédité en français chez Marsam en 2004. El Hellaj a bien fonctionné et j’aurais aimé qu’il soit traduit en arabe. Mais je n’ai reçu aucune proposition de traduction. Lors d’un hommage qu’on m’avait rendu dans ma ville natale en 2004, un traducteur avait traduit un seul paragraphe juste à l’occasion de cette rencontre.

Vous êtes installé en France actuellement, mais vous êtes né à Taza. Qu’est-ce qui vous a le plus influencé durant votre enfance ?
C’est ma mère qui m’a beaucoup influencé. J’ai été très sensible au climat de tolérance qui régnait durant mon enfance. Lorsque j’aperçois toutes les tensions et toutes les guerres qui existent actuellement, cela me fait mal au cœur. J’essaie de comprendre pourquoi  et j’essaie de partager mes préoccupations avec mes lecteurs.

Vous enseignez la langue anglaise en France. Pourquoi n’avez-vous jamais été tenté d’écrire vos ouvrages en anglais ?
J’ai toujours eu une préférence pour la langue française. J’exprime mes pensées avec cette langue. En anglais, cela aurait sûrement donné un autre résultat. L’anglais, je l’ai appris durant mes études supérieures aux Etats-Unis. Je ne peux pas écrire un texte littéraire en anglais.  Mais je possède un rapport particulier avec la langue de Molière. J’ai grandi dans cette langue, j’ai donc une relation affective avec le français.

Après «Le ciel sans détour», quels sont vos projets ?
J’ai écrit dernièrement une pièce de théâtre sur les «harragas».  Durant mon séjour au Maroc lors du Salon du livre, cette pièce avait l’air d’intéresser l’Institut français de Casablanca. Je suis en train de réfléchir à la possibilité de la mettre en scène en travaillant avec des comédiens marocains. J’aimerais réaliser ce projet au Maroc.

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