Après expulsion de la Chambre avec vue d’Henri Salvador qu’elle retapissa avec raffinement en compagnie de Benjamin Biolay, son fidèle complice, Keren Ann, révélation ingénument éthérée de l’année 2000, continue à baliser sa route de folk songs mélancoliques. La Disparition, deuxième album sensuel tissé d’instruments acoustiques (guitares, cordes) et de boucles électroniques, ravive le temps de l’innocence de Françoise Hardy, Jeanne Moreau ou Jane Birkin. Tel un voyage sentimental commenté avec élégance, elle cite Mallarmé, navigue entre radeau et méduse, et vibre aux sons de la harpe de « Surannée ». Et ses histoires ont le goût des amours défuntes décrites par l’homme à la tête de chou.
Lumineusement crépusculaire. Keren Ann au fil des années me surprend toujours un peu plus!! A chacun de ses albums une nouvelle découverte, chacune de ses chansons une autre porte qui s’ouvre.
Il s’agit véritablement d’un univers à part entière. Cet album « Nolita » est pour moi le plus doux, le plus fort, le meilleur ; même si je n’en ai pas encore fait entièrement le tour, mais dés les premières écoutes, j’ai adoré. Keren Ann est désormais bien loin de sa collaboration avec Benjamin Biolay ; elle a pris une route bien différente, personnelle et nouvelle. Le mélange du français et de l’anglais sur ce dernier opus est appréciable. Cet album est à mi-chemin entre Lady and Bird, et Not Going Anywhere, sa musique avance pas à pas, évolue d’année en année. Ce disque est vraiment une douceur dans un monde mal en point.