Culture

Khalid Bouazzaoui : «J’aime tout ce qui est ancien et qui a une histoire»

© D.R


ALM : Vous venez de rentrer du Canada. Quel a d’abord été l’objet de votre voyage ?
Khalid Bouazzaoui : J’ai donné un concert à Montréal le 22 janvier 2009. Des Marocains, de différentes confessions, s’étaient déplacés pour apprécier un florilège assez diversifié de l’art de la aïta. Un moment de retrouvailles dans le bonheur et la convivialité. Voilà ce qui a marqué cette soirée qui ressemblait pour eux à une célébration comparable aux fêtes de mariage. Ils étaient d’ailleurs venus parés de tenues traditionnelles marocaines genre caftan et djellaba… Le concert, au-delà de son aspect musical festif, a constitué pour eux une belle occasion de renouer avec leur pays d’origine.  Certains d’entre eux m’ont accosté après la soirée, pour me remercier de leur avoir apporté la chaleur typique au pays de leurs racines, le Maroc. C’est un énorme plaisir de rencontrer le public, que ce soit à travers des concerts ou tout simplement dans la rue.

Après le Canada, quelle sera votre prochaine destination ?
Outre mes multiples soirées ici au Maroc, je prévois divers concerts en France, aux Pays-Bas et en Suisse, notamment après le ramadan. Ce genre de voyages me permet à chaque fois de découvrir le monde et de nouvelles cultures.

Vous avez hérité la passion de la aïta de votre père. Allez-vous transmettre à votre tour cette passion à vos enfants ?   
C’est en écoutant et voyant mon père jouer la aïta que je me suis mis au violon. J’ai hérité mon amour pour cette musique de lui. Et mes enfants l’ont à leur tour hérité de moi. Mais je ne leur impose pas mes choix. Ils écoutent aussi la musique occidentale, mais restent tout aussi attachés à la aïta. Ils jouent d’autres instruments : ma fille le piano et mon fils la guitare et le luth.

Quels sont vos préférences en musique ?
Les CD du Maréchal Qibou ne me quittent jamais. Je suis aussi un adepte de Mohamed El Bidaoui, et j’apprécie les cheikhat arjouniates entre autres. J’écoute également Ismahan, Oum Keltoum, Salim Hilali, Abdessadek Chekara et plus encore des artistes occidentaux comme Julio. Outre le patrimoine authentique de la aïta, pour mes nouvelles créations, je m’inspire également de la musique andalouse, du melhoun et du gharnati.

Comment passez-vous votre temps libre ?
Je passe la plupart de mon temps libre avec mes enfants. Je m’exerce aussi au violon à travers trois séances régulières de répétition par semaine. J’aime aussi collectionner des oeuvres anciennes. Il s’agit notamment d’anciens tableaux, des phonographes, des radios, des vinyles, ainsi que des instruments de musique datant du lointain passé. Je collectionne par ailleurs des voitures anciennes. J’aime tout ce qui est ancien et tout ce qui a une histoire.

Vous respectez à la limite de l’obsession les règles du patrimoine musical. Pourquoi cette exigence ?
Je cherche toujours à puiser aux sources du patrimoine  musical national, notamment celui de l’art de la aïta avec tous ses anciens textes et mélodies. Pour moi, il s’agit de perles rares difficiles à trouver de nos jours. Il est moins aisé de reproduire et d’exploiter ce trésor dans le respect de ses règles que d’innover un produit purement commercial et dénué de toutes contraintes de forme et de contenu. J’essaie autant que possible de créer de nouveaux morceaux en puisant dans le passé. Et c’est toujours ma passion pour le patrimoine ancestral qui me guide et non l’intérêt commercial. Il faut dire que je n’ai aucun concurrent à ce niveau. Il faut que les jeunes reviennent à leur culture et qu’ils puissent s’ils  veulent innover le faire avec engagement et de manière à faire rayonner leur patrimoine ancestral et le porter au sommet.

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