Culture

Koltès, un mythe vivant

Koltès possède un grain de folie, une vision déformée du monde, mais si personnelle qu’on reconnaît infailliblement ses textes sans que l’auteur les signe. Il est né à Metz en 1948. Il foule pour la première fois le sol d’une salle de théâtre à l’âge de vingt ans. Mais cette première fois est un choc.
Il s’agit d’une représentation en 1970 de «Médée» de Sénèque, mise en scène par Jorge Lavelli et interprétée par Maria Casarès. Koltès se met alors à l’écriture théâtrale. Le grand metteur en scène Patrice Chéreau lui fait immédiatement confiance et monte nombre de ses pièces. C’est le début d’une étroite collaboration.
La banlieue, la vie nocturne, la violence des milieux glauques constituent le décor naturel des pièces de Koltès. La nouveauté de son écriture se manifeste avec «La nuit juste avant les forêts» (1977). Il use du soliloque – discours adressé à un personnage qui ne répond pas ou n’est pas présent sur scène.
Le soliloque l’aide à accentuer la solitude de ses personnages. Le monde est sourd aux souffrances des autres. En dépit de la teinte noire qui caractérise son oeuvre, Koltès est un assoiffé de vie. Il a voyagé un peu partout dans le monde, y compris dans des pays instables. En 1983, Patrice Chéreau monte «Combat de nègre et de chiens» au théâtre de Nanterre-Amandiers. C’est le début d’une grande aventure pour le duo Koltès/ Chéreau.
Tous deux remportent alors un énorme succès et connaissent la gloire. Atteint du sida en 1983, Koltès se rend à New York et redouble d’ardeur dans le travail. Son combat contre la mort est aussi une bataille de la création. Il écrit «Quai Ouest» (1983), «Dans la solitude des champs de coton», «Tabataba» (1985), «Le conte d’hiver, traduction de la pièce de Shakespeare», «Le Retour au désert» et «Roberto Zucco» en 1988. Il meurt le 15 avril 1989, et laisse derrière lui une oeuvre si forte qu’elle maintient vivant son auteur.

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