Culture

La culture au service du rapprochement entre les peuples de la région

© D.R

Le Maghreb par le biais du rapprochement entre des jeunes gens du Maroc, de Tunisie et d’Algérie, c’est l’exercice auquel s’est attelé le 2ème Forum universitaire maghrébin des arts qui s’est ouvert lundi à Rabat en présence du ministre de la culture, de diplomates et d’universitaires.

La manifestation qui s’inscrit dans le cadre de la fête de la francophonie pour cette année a fait salle comble à la Bibliothèque nationale du Royaume grâce notamment à un thème qui a particulièrement retenu l’attention : le patrimoine et l’innovation. Apparemment antinomiques, «en ce que, notamment, le patrimoine est figé tandis que l’innovation est dynamique», les deux vocables ont dès les premiers instants de la rencontre reçu viatique pour aller de concert quand il a été dit que le «patrimoine n’est en fait qu’une somme d’innovations réussies».

Ce rapprochement inusité a sans doute conduit le ministre de la culture à creuser le sillon puisqu’il a parlé de la stratégie de son département pour sauvegarder et valoriser le patrimoine en termes de traditions et de pratiques séculaires enrichies par l’innovation et la modernité.

Le patrimoine marocain est riche de plus de 6.000 sites de premier plan et sa protection a débuté en 1920, a-t-il précisé à l’appui de ses déclarations sur l’intérêt du Maroc pour sa culture. Il a précisé que ce fonds historique et culturel attire annuellement quatre millions de visiteurs, que cela rapporte quelque 20 millions de dirhams aux caisses de l’Etat et qu’il entre dans les projets du ministère de booster le nombre de visiteurs pour le porter dans un futur proche au seuil de 10 millions.

Mohamed Amine Sbihi qui a estimé que l’un des moyens pour parvenir à cet objectif et, plus généralement, à celui de faire de la culture un levier au service du développement, est le nouveau cadre législatif et les 52 propositions présentées pour l’impulser, a néanmoins considéré que la gestion de ce patrimoine pose problème, ce qui lui a fait souhaiter que son ministère y soit aidé par des partenaires extérieurs.

L’éventualité de ce partenariat dont il n’a pas exclu qu’il soit conclu entre le public et le privé lui paraît d’autant plus souhaitable qu’il a fait vœu de cultiver la coopération culturelle non seulement en direction des autres pays du Maghreb autres que ceux participant au forum, mais encore vers l’Afrique subsaharienne, «région à laquelle nous unissent des liens culturels séculaires et forts».

La dimension maghrébine n’a d’ailleurs pas été absente de la plupart des interventions qui ont été faites à l’ouverture du forum. Beaucoup ont dit leur conviction que s’il devait se faire, le Maghreb se fera par, avec et au service des jeunes. Cette ordonnée politique du forum a été nettement assumée quand plusieurs orateurs et non des moindres ont dit leur conviction que le forum est également une agora au service du rapprochement des peuples. Ce point de vue a en particulier été celui des représentants des organisations francophones qui ont déclaré que la francophonie n’est pas seulement une communauté de langue, mais encore de vision.

«On ne devrait d’ailleurs pas parler de francophonie, au sens de communauté de parler, mais de communauté des pays qui ont la langue française en partage». De ce partage, on peut selon cet avis en tirer un autre : celui des valeurs. Ce point de vue a été notamment celui de l’ambassadeur du Sénégal, président en titre du groupe des ambassadeurs francophones accrédités à Rabat.

En rappelant ce que disait Léopold Sedar Senghor de l’enrichissement mutuel des cultures africaine et européenne au moyen de la langue française, en évoquant le rôle d’Abdou Diouf, l’actuel président de la francophonie dans l’ancrage de cet esprit de rapprochement originel, le diplomate a fini par dire ce que la plupart pensent : la francophonie a cessé depuis longtemps d’être un club pour devenir un mode de penser, voire un style de vie.

Le 2ème Forum universitaire maghrébin des arts sur le patrimoine et l’innovation se poursuit jusqu’au 20 mars avec des expositions de posters réalisés par des jeunes, des conférences-débats, des concerts et des projections de films.

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