Vingt-cinquième Mousem, 25 étés durant lesquels la ville d’Asilah a occupé le devant de la scène culturelle nationale. Cette année, l’ancienne cité portugaise ouvre de nouveau ses portes pour accueillir penseurs, écrivains, artistes plasticiens, musiciens, académiciens, acteurs et cinéastes, venus de différents pays pour marquer son 25ème Moussem Culturel International de leurs empreintes. Colloques, expositions, concerts et projections ponctueront durant plus d’un mois (du 26 juillet au 31 août) ce festival, organisé par la Fondation du forum d’Asilah. Mais le temps fort de ce mois festif demeure la tenue de la 18ème session de l’université estivale Al Moatamid Ibn Abbad qui comprend cinq colloques. Le premier, traitant de « l’Europe et l’Amérique et l’Islam », se tient du 4 au 6 août et est en rapport étroit avec l’actualité internationale de l’après 11 septembre. Le second colloque (7-9 août) est consacré au « Patrimoine culturel immatériel : les enjeux, les problématiques et les pratiques » et réunit une vingtaine d’anthropologues, ethnologues et responsables de politique culturelle qui pourraient débattre des enjeux de ce patrimoine face à la mondialisation. « La coopération arabo-arabe et les organisations régionales arabes » est le troisième thème prévu dans le cadre de l’université estivale. Le volet artistique est également présent avec la tenue du 14 au 16 du même mois du colloque « La femme et le cinéma dans le monde arabe », une rencontre qui met l’accent sur les rôles joués par la femme dans l’évolution du 7ème art arabe, en tant qu’actrice, mais aussi en tant que scénariste, réalisatrice, productrice ou alors distributrice. La dernière rencontre au programme est « Le colloque des colloques », (18-20 août) en commémoration du jubilé du Moussem. Asilah est également le terrain propice à l’épanouissement de plusieurs artistes en herbe. Son Moussem en a d’ailleurs fait l’une de ses vocations en leur consacrant toute une compétition, le prix Buland Al Haïdari pour les jeunes poètes arabes dans sa seconde édition. Le 17 août, un prix triennal sera décerné à un créateur, en guise de reconnaissance pour son oeuvre, son originalité et pour son apport dans le dialogue des civilisations. Ce prix est doté de 50.000 dirhams. En marge de ce festival, dont les soirées seront animées par des ensembles de chants et musiques de divers pays, Asilah connaîtra une intense activité en matière d’arts plastiques sous forme d’ateliers de gravure, de peinture, de sculpture et d’expositions au Palais de la culture et dans les espaces du centre Hassan II des rencontres internationales. Comme à son accoutumée, l’ancienne cité portugaise offrira ses murs aux artistes plasticiens de renommée ou moins connus, qui la pareront telle une mariée. Ce n’est pas pour rien que cette perle architecturale a reçu le prix « Agha Khan de l’architecture islamique ». Asilah est une foire aux intellectuels certes, mais aussi une destination prisée par les Marocains pour leurs vacances d’été. Aux penseurs, écrivains et artistes, s’ajoutent les dizaines de milliers d’estivants qui s’y rendent chaque année pour se cultiver, se distraire, ou tout simplement se dorer au soleil.