ALM : A la lumière de votre grande expérience en dermatologie, 35 ans, y a-t-il une pratique de ville et une pratique hospitalière ?
Ahmed Bourra : Oui, effectivement, contrairement à d’autres spécialités, il y a la dermatologie hospitalière et la dermatologie de la pratique de ville. Les maladies chroniques telles que le pemphigus, le psoriasis, le lupus érythémateux systémique et les lymphomes nécessitent un traitement coûteux et de longue durée et relèvent souvent de l’hôpital public. A signaler au passage que les affections que j’ai citées ne rentrent pas dans le cadre des affections de longue durée dans leur prise en charge par l’AMO, ce qui me paraît être une grande omission. En pratique de ville, nous voyons un autre type de dermatoses dont la prise en charge est beaucoup moins lourde à cause des difficultés économiques à accéder aux soins.
Des échanges internationaux en dermatologie chirurgicale, médecine esthétique et cosmétologie ont lieu à Casablanca en ce moment et pour 2 jours dans leur 12ème session. Quelles retombées positives pour nous au Maroc ?
Vous savez, l’option libérale et l’ouverture du Maroc sur l’étranger ont permis un grand flux de connaissances médicales, qui ont fait et qui font des praticiens marocains des professionnels de santé bien à niveau dans leur compétence et comparables à leurs homologues européens. Cette session jouit de la participation d’éminents spécialistes européens.
Au cours de ces échanges, nous allons parler des traitements nouveaux concernant les rides, le vieillissement du visage, des produits de comblement de l’expérience marocaine du traitement des peaux brunes et de la greffe de cheveux et de bien d’autres sujets tels l’acné du visage, des traitements au laser, les produits de comblement et de leurs effets.
Le traitement des rides, le comblement du visage, la greffe des cheveux sont des pratiques à la mode en chirurgie dermatologique et esthétique. Se font-elles au Maroc ? Et comment le citoyen moyen peut accéder à ce type de soins ?
Le comblement des rides se fait avec ce qu’on appelle le peeling et qui consiste à enlever la première couche de l’épiderme afin d’effacer les petites rides et les rugosités du visage, ce qui lui permet de retrouver une nouvelle jeunesse grâce à une peau plus tonique et plus souple. Ce peeling peut être mécanique en provoquant des «dermabrasions», ce qui va détruire la couche épidermique et son remplacement en restructurant le collagène et les fibres élastiques rentrant dans la constitution de la paroi cutanée. Celle-ci se reconstitue en 8 jours en donnant à la peau une apparence jeune.
Le peeling peut être aussi chimique et consiste à appliquer une pâte ou un liquide sur le visage. Ce peeling chimique peut être superficiel, moyen ou profond. Le comblement des rides se fait également au laser (laser CO2 ou Laser Erbium). Les résultats sont en fonction de la peau du patient, du réglage du laser et du nombre de séances. Pour la greffe des cheveux, elle, se pratique déjà au Maroc depuis 6 à 8 ans, elle consiste à prélever des cheveux autour du crâne et à les réimplanter dans la zone qui en est dépourvue. Il s’agit d’une autogreffe bien supportée, puisqu’il s’agit du propre prélèvement-patient. C’est-à-dire qu’il n’y a jamais de rejet.
La repousse de cheveux de bonne qualité a lieu après environ 3 mois.
Ces techniques se font toutes au Maroc grâce aux échanges permanents et grâce justement à ces manifestations et cet échange d’expériences. Leur coût est en fonction de l’importance des surfaces à combler où à greffer, et de la nature du produit utilisé. Il est vrai que votre bien-être coûte peut-être cher, mais il n’a certainement pas de prix.