Le développement des industries culturelles et créatives au Maroc et leur apport au soft power africain sont décryptés par Policy Center for the New South dans un récent livre. Cet ouvrage baptisé «L’identité africaine de la culture marocaine» explore aussi la dimension africaine de la culture marocaine. Les détails.
Le Maroc est une terre de rencontres riches où s’imbriquent plusieurs influences. Sa culture est arabe, berbère, hébraïque, méditerranéenne, orientale et occidentale mais elle est aussi africaine. C’est dans ce sens que Policy Center For the New South vient récemment de présenter un livre intitulé «L’identité africaine de la culture marocaine». Cet ouvrage réalisé sous la direction de Nezha Alaoui M’Hammdi et Larabi Jaidi traite cette thématique sous trois angles complémentaires, à savoir «L’africanité de la culture marocaine : expression plurielle en mouvement», «Du patrimoine aux industries culturelles : un soft power en devenir» et «Figures et itinéraires artistiques». L’objectif étant d’encourager les artistes, professionnels et acteurs culturels à développer des cadres d’analyse pour rehausser la place des arts dans nos sociétés. «Il appelle à des actions pour améliorer le statut des artistes et veiller à ce que les politiques publiques et les programmes de développement économique soutiennent le secteur culturel», peut-on lire dans la préface de ce document. Ce livre appelle à renforcer les échanges culturels du Maroc avec l’Afrique en stimulant la créativité, en développant un cadre essentiel aux rencontres des artistes et des organisations culturelles à travers l’Afrique. «Le Maroc peut se prévaloir de nombreuses réalisations réunissant des artistes et des professionnels de la culture africaine. Différentes manifestations témoignent de l’enracinement africain de la culture marocaine : le Festival Gnaoua et musiques du monde d’Essaouira, le Festival des arts populaires de Marrakech, le Festival africain du film de Khouribga, etc. La richesse de la dimension africaine de la culture marocaine va au-delà de la musique, de la danse ou d’autres productions artistiques», explique la même source notant qu’elle met en avant un ensemble de valeurs fortes liées à l’identité et l’histoire du continent. «Dans une mondialisation aseptisée, la culture, les artistes et les politiques culturelles jouent un rôle important dans la production de sens dans notre engagement pour une Afrique solidaire», relève la même source. Comme l’expliquent les auteurs de ce livre, le choix de cette thématique est lié à des raisons intellectuelles et d’autres circonstancielles. Ainsi, les raisons culturelles sont justifiées, par les auteurs de cet ouvrage, par le fait que la culture est de plus en plus reconnue comme un facteur de développement. «Le patrimoine d’une nation, d’une localité est considéré comme un facteur immatériel de création de la richesse. De nos jours, les industries culturelles sont devenues une source de valeur, d’emploi dans un monde ouvert aux courants des échanges des biens et des services. La mondialisation ne se réduit pas à de simples flux économiques et financiers. Elle est aussi une mondialisation humaine et culturelle traversée par des tensions entre l’homogénéisation des valeurs, des modes de vie et de consommation et la volonté de sauvegarder le patrimoine identitaire», souligne la même source. Et d’ajouter : «La culture est aussi au centre du soft power dans un monde en turbulence où le hard power tend à imposer l’ordre de la puissance. La diplomatie culturelle devient, à côté de la diplomatie politique et économique, un vecteur d’influence, de dialogue entre les peuples». Pour ce qui est des raisons circonstancielles, elles sont attribuées, entre autres, au fait qu’en 2020 l’ONU a adopté une résolution déclarant 2021 «Année internationale de l’économie créative au service du développement durable».