Culture

«La musique gnaoua convient à mon tempérament et ma musique»

© D.R

Dès qu’il a fini son concert, jeudi soir, lors du festival «Jazz au Chellah» organisé à Rabat du 29 septembre au 2 octobre à l’initiative de la délégation de l’Union européenne au Maroc, nous avons eu l’opportunité de lui poser des questions sur sa performance. Il s’est aimablement livré au jeu des questions-réponses. L’occasion de l’interroger sur sa performance qui, aux côtés de celle d’autres artistes, n’a pas laissé le public indifférent, et ses projets au Maroc.

ALM : Qu’est-ce cela vous fait-il d’être à la 25ème édition de ce festival ?
Goran Kajfeš : C’est vraiment fantastique d’être là. En fait ce n’est pas ma première fois ici. J’étais à ce festival déjà en 2005 ou 2006.

Et qu’est-ce qui s’est passé depuis lors puisque vous vous y reproduisez ?
En ces années, j’ai rencontré maâllem Majid Bekkas au festival. Après quoi, je l’ai invité en Suède où nous avons fait des enregistrements à Stockholm. Il s’est même joint à mon groupe de temps à autre. Par la suite, je suis revenu en 2017 ici pour jouer ensemble. Il y avait même le percussionniste danois Stefan Pasborg. Encore une fois, Majid m’a proposé de nous produire tous ensemble. C’est ainsi que nous avons formé un groupe appelé « Magic Spirit Quartet » et nous avons enregistré un album que nous avons interprété ensemble.

Et quelle est la différence entre votre dernière performance avec votre groupe alliant des artistes du Maroc et du Danemark et celle de cette année ?
Toutes les performances sont différentes. Mais la dernière fois, c’était un groupe plus nombreux. Et c’était vraiment un quartet original avec plus d’artistes gnaoua. C’était vraiment beau.

Qu’en est-il de l’harmonie entre vos rythmes suédois, votre instrument et la musique gnaoua ?
Il est vrai que je suis suédois, mais mes parents sont de Croatie, donc j’ai des racines de musique qui sont connectées quelque part à celle scandinave. Aussi, j’aime bien ce genre de transe et travailler de cette manière puisque j’ai déjà fait une musique qui rappelle cela bien que cela ne soit pas pareil. Donc, j’ai beaucoup aimé la musique gnaoua quand j’ai commencé à la jouer. Elle convient à mon tempérament et à ma manière dont je veux faire ma musique.

Lors de votre performance, vous n’avez pas énormément besoin de trop souffler et cela résonne bien fort. Est-ce une «technique» propre à vous ?
En fait, c’est la manière dont il faut jouer la trompette. Il faut travailler dur pour devenir trompettiste. Au moment de jouer à cet instrument, les gens pensent qu’on utilise beaucoup d’air, mais si cela est bien fait, il n’y a pas besoin de trop souffler. Evidemment, il faut se sentir apaisé.

Vers la fin du concert, vous avez même joué aux percussions africaines de l’artiste béninois Joseph Bessan Kouassi. Etait-ce une simple improvisation ?
C’était spontané. Souvent quand je suis avec un quartet, je joue également avec des congas. Cette fois-ci, quand Joseph était sur un autre instrument, pendant le concert je ne pouvais pas m’empêcher d’y jouer. J’adore bien cela. D’habitude, j’y passe beaucoup de temps quand nous ne sommes qu’un quartet.

Il y a beaucoup de jazzmen de par le monde. Quelle serait peut-être votre particularité ?
Il y a une différence entre tout un chacun. Quand quelqu’un trouve sa propre identité, il joue en fonction de celle-ci. C’est ainsi qu’il semble différent et c’est un bon signe. Pour ma part, j’ai travaillé avec différents groupes et j’aime bien être dans des contextes différents de jazz.

Auriez-vous des projets au Maroc ?
Je continuerai à travailler avec maâllem Majid Bekkas. Nous allons enregistrer un album. Nous poursuivrons notre travail et des tournées avec notre groupe. Par contre, j’ai plein de projets en Suède avec d’autres groupes.

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