Culture

«La rencontre avec le public marocain a dépassé toutes mes attentes»

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Entretien avec Aleph Abi Saad, pianiste, compositeur et arrangeur libanais

Passionné de rythmes et de mélodies, Aleph Abi Saad a fait son entrée sur la scène musicale à un âge très précoce. Une carrière qu’il a forgée au fil des années et qui l’a transporté sur de grandes scènes. Après une longue attente, le pianiste libanais a rencontré, les 17 et 18 mai, le public marocain. Une découverte qui a enchanté aussi bien l’artiste que ses fans. Aleph et sa troupe musicale ont joué, à guichets fermés, au Megarama à Casablanca et au théâtre Mohammed V à Rabat. Deux scènes couronnées de succès. ALM a rencontré Aleph dans les coulisses de son spectacle à Casablanca et vous livre cet échange spontané où l’artiste partage sa joie après ce premier contact avec le public marocain. D’autres rendez-vous suivront…

Propos recueillis par Kawtar Tali

ALM : Après l’Olympia et de grandes scènes orientales et occidentales, vous vous produisez pour la première fois au Maroc. Pourquoi avez-vous pris tout ce temps pour venir au Maghreb ?

Aleph Abi Saad : D’habitude, nous faisons beaucoup de concerts en Europe, au Canada et évidemment au Moyen Orient, notamment le Liban, la Jordanie, l’Égypte ainsi que l’Arabie Saoudite et Dubaï où nous sommes de plus en plus présents. Nous avons reçu entre-temps des invitations du Maroc et de la Tunisie mais qui n’étaient pas assez sérieuses. Je peux dire que la bonne occasion s’est présentée, cette fois-ci, avec une bonne équipe de production et des théâtres mythiques où des artistes de renom sont passés. De plus, c’est une période assez calme par rapport à l’été chez nous donc je me suis dit pourquoi pas et j’en suis très honoré.

Vous venez à l’instant de terminer votre premier spectacle au Maroc. Quelles sont vos impressions après la rencontre du public casablancais ?
J’ai toujours entendu dire que le public marocain dégageait une belle énergie, qu’il avait une bonne écoute des répertoires aussi bien nouveaux qu’anciens mais ce que j’ai découvert aujourd’hui a dépassé toutes mes attentes. Le show était simple et beau. Les gens sont venus s’amuser et chanter. Ils se sont réunis pour l’amour de la musique et c’est ce que nous cherchons en tant qu’artistes. Ce que j’ai aimé davantage c’est cette symbiose et cette transition entre l’écoute et l’interprétation. C’est vraiment une réelle opportunité de rencontrer ce public et ces belles personnes.

Vous êtes plus dans la recherche musicale et la fusion orientale. Qu’est- ce que vous pouvez nous dire sur ce brassage culturel porté par la signature « Aleph » ?
Je crois en cette fusion de cultures. Comme vous avez pu le constater, nous avons sur scène plus de cinq nationalités. Lorsque plusieurs cultures se réunissent pour la bonne cause qui est la musique, ce langage international, on ne peut être que comblé de joie et de succès. C’est d’ailleurs grâce à cette mixité que l’on réussit à toucher les gens.

En effet, vous dégagez une énergie captivante dès que vous montez sur scène… C’est quoi le secret ?
Certes, il existe de très bons artistes dans ce monde mais ce que j’apprécie beaucoup dans notre groupe c’est la joie des musiciens sur scène. On ne veut jamais arrêter (rires). On aime ce qu’on fait et on est contents de partager notre passion sur scène. Nous nous exprimons à travers notre musique et c’est tellement vrai. Cette symbiose s’étend même aux coulisses. Nous nous amusons et nous nous régalons … Je pense que je suis très chanceux de les avoir à mes côtés.

Vous avez touché, ce soir, aux rythmes marocains à travers des improvisations réussies. Que pouvez-vous nous dire sur la musique marocaine ?
J’écoute énormément de la musique marocaine. J’aime beaucoup ses rythmes, ses tonalités et ses gammes. Et pourtant je n’ai pas de Marocains dans la famille même si on s’en sort jusqu’à 5 générations déjà (rires). Je sens votre musique et je l’aime beaucoup. D’ailleurs, j’avais composé deux morceaux, en l’occurrence «Dance of Sand» qui est inspirée de la culture marocaine et «Zouina». C’est un honneur pour moi de jouer de tels rythmes.

Un dernier mot pour votre public au Maroc et à nos lecteurs…
Après ce qu’on a vu ce soir, je vous assure que cela ne va pas être la dernière représentation au Maroc. À très bientôt, j’espère !

 

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