Culture

La rengaine de la chanson arabe

© D.R

La ponctualité a été impeccable. C’est si rare qu’un spectacle débute au théâtre Mohamed V, sans une minute de retard, que cela mérite d’être mentionné. Cette exactitude, le public en est redevable aux chaînes de télévision qui ont transmis en direct la 11-ème édition du Festival de la chanson arabe. La soirée a été en effet diffusée dans plusieurs pays arabes grâce au satellite Arabsat et à travers le système d’échanges radiophoniques « VSAT ». Quatorze interprètes, représentant autant de pays, ont concouru pour le «microphone d’or » qui correspond au grand prix de cette manifestation. La chanteuse libanaise, Nicholas Nakhla, a ouvert le bal. Sa chanson a d’emblée clarifié le genre de chansons que défend cette manifestation. Il s’agit de chansons écrites dans une langue classique et composées de préférence, selon les canons de la chanson arabe classique. Quelques violations ont été faites à cette règle. Et tout particulièrement par une chanson soudanaise, « Watani », qui a été récompensée par deux prix : celui du meilleur texte et de la meilleure composition. C’est l’une des rares chansons, interprétée lors de cette soirée, qui n’a pas cédé ses spécificités locales à un classicisme supposé à la fois supérieur et unificateur. Le grand prix de cette soirée a récompensé, au grand bonheur du public, la chanson marocaine « Dilal Achak », interprétée par Nezha Chaâbaoui, composée par Azzedine Mountassir et écrite par Mohamed Khadir Raissouni. Le jury qui a primé cette chanson est présidé par le chanteur et compositeur marocain Abdelwahab Doukkali et de six musicologues arabes. Ils ont été sensibles à la « kassida » en arabe classique et à la composition très respectueuse du genre classique. La valeur de ce prix s’élève à 4500 dollars. D’autres prix, d’une valeur de 1000 dollars, ont été décernés lors de cette soirée. Il s’agit du prix d’encouragement pour l’interprétation, attribué à la chanteuse libyenne Sara Salah Eddine pour la chanson «Malek ha bibi ». Ainsi que de trois prix spéciaux du jury, décernés ex-aequo à la chanteuse syrienne Amal Arafa, au chanteur libanais Nabih Sabri et à l’artiste jordanienne Hiba Abbasi.La soirée de clôture a été marquée par un hommage rendu à Abdelhadi Belkhayat. Il a interprété une chanson qui a déchaîné le public. Une chanson aux paroles typiquement marocaines, mais qui ne sont pas pour autant incompréhensibles pour les auditeurs d’autres pays arabes. Une chanson qui montre aussi l’abîme qui sépare ce qui se faisait naguère en matière de chanson marocaine, et que l’on peine à retrouver aujourd’hui. « Ya Bent Nass » a sauvé une soirée, dédiée à une chanson si parfaite dans sa conception qu’elle en est insignifiante dans l’exécution. Un peu comme cette rengaine de la “ouma arabe” à laquelle personne ne croit, mais qu’il fait bon de chanter lors de certaines occasions.

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