Culture

L’amour des mots exprimé par la peinture

© D.R

Ayant choisi de vivre depuis trois ans à Tanger, cet artiste-peintre français d’origine polonaise présente une série de toiles et de sculptures sous le signe « Tomek-Mots-Kalimat ». Fruit d’un travail de deux ans, «l’ensemble de ce travail est réalisé dans mon atelier situé sur la grande falaise entre Marshan et la Casbah», précise Tomek Kawiak. Cet artiste présente au cours de cette exposition un mélange de mots et d’objets emblématiques de la vie traditionnelle marocaine, comme la balayette « chtaba », la bouilloire, la théière, le ruban de fromage « beldi », les briques avec les mots arabes… «Il est clair que ses propositions n’imitent pas le réel même quand elles s’approchent des objets les plus humbles, directement empruntés au patrimoine concret et familier du Maroc. Tomek tisse des relations nouvelles entre les mots et ce qu’ils représentent», affirme la directrice de l’Institut français Tanger- Tétouan, Marie-Christine Vandoorne lors du vernissage de cette exposition organisée, vendredi 24 septembre à la Galerie Delacroix de Tanger. L’artiste est devenu «créateur de mots» grâce à ses récentes œuvres, qui lui donne la possibilité de «s’élancer et contribue à l’édifice secret de nos vies», dit Mme Vandoorne, avant de faire remarquer qu’en contemplant le travail de Tomek Kawiak, «les théières semblent danser, les briques se cacher dans les poches du jean à la modernité universelle. Les masques recouvrent-ils le mensonge ? L’ombre est-elle l’ennemi ou le révélateur de la lumière ? Tout est-il égal ? Kif kif ? Autoriser est-il plus facile qu’interdire ? Tant de couples de mots associés révèlent l’incongruité des certitudes dans le paysage où Tomek écrit de nouvelles phrases visuelles!». L’amour que porte cet artiste aux mots n’est pas le fruit du hasard. Tomek Kawiak est aussi écrivain. Il a écrit beaucoup de nouvelles et quelques livres dont un sur Tanger qu’il adore depuis son premier séjour dans cette ville. « Le Maroc marque une halte prolongée où l’artiste a souhaité planter le «T» de Tanger, comme une ancre profonde.», explique Marie-Christine Vandoorne. Né en 1943 en Pologne, Tomek Kawiak émigre en France notamment pour s’inscrire à la prestigieuse École des beaux-arts de Paris. «Il partage ses jours entre le Maroc et l’Hexagone, mais arpente aussi le monde pour y laisser des traces qui en reflètent l’extrême et surprenante diversité», indique Mme Vandoorne. Tomek Kawiak a exposé pour la première fois en 1970. Il compte actuellement plus d’une centaine d’expositions individuelles organisées dans des galeries et musées à travers le monde. Il figure dans de nombreuses collections publiques et privées notamment en Europe, aux Etats-Unis, en Amérique latine, au Japon, en Chine, en Corée, en Australie et au Maroc. Il a reçu, dernièrement, en Pologne, son pays natal, la décoration de Chevalier des arts et des lettres «Gloria arts».

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