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L’année 2019 a été marquée par la disparition de plusieurs célébrités

© D.R

Actrices, chanteurs, artistes, hommes de culture… ALM a choisi de leur rendre un dernier hommage.

Amina Rachid, une grande dame de la dramaturgie marocaine

Considérée comme un symbole emblématique du théâtre marocain, Amina Rachid, de son vrai nom Jamila Ben Omar, s’en est allée laissant derrière elle un important legs culturel ayant marqué le cœur et l’esprit de générations de Marocains. Entre personnages dramatiques et comiques, le parcours de la défunte, née en 1936, était assez varié. Elle, qui a côtoyé les grands «maîtres» Taïb Seddiki et Mohamed Hassan El Joundi, fait partie de cette première génération ayant donné à la radio, la télévi

sion, le théâtre et le cinéma la place qui leur revient dans la sphère artistique marocaine. Son enfance ayant été bercée dans l’environnement artistique de la ville impériale, Amina Rachid a développé un certain amour pour les arts, en particulier le théâtre.

Elle a découvert ses talents d’actrice alors qu’elle était encore à l’école primaire. Au lycée, dans les années 1950, elle avait déjà acquis une expérience d’actrice amateur dans des pièces de théâtre scolaires.

Au début des années 1960, la radio nationale marocaine a annoncé son besoin de nouvelles recrues. Elle a accepté l’offre et a fait ses débuts dans le domaine du théâtre radiophonique, aux côtés de sa collègue toute sa vie, Habiba El Madkouri, décédée en 2011. L’actrice a même fait son entrée, à un très jeune âge, dans le 7ème art avec le film «Le médecin malgré lui» du Français Henry Jacques, une production franco-maroco-égyptienne. Outre cette œuvre, l’actrice a pris part à plusieurs films dont «A la recherche du mari de ma femme» de Mohamed Ben Abderrahmane Tazi (1993), «Lalla Houbi» du même réalisateur (1996), «Destin d’une femme» de Hakim Nouri (1998), «Elle est diabétique, hypertendue et refuse de crever» du même cinéaste, (2000) et «Les Anges de Satan» d’Ahmed Boulane (2007). Des rôles qui feront que le nom d’Amina Rachid reste gravé dans les annales de l’histoire de la scène artistique marocaine.

Aziz Maouhoub : Le talentueux au sourire serein

Il est l’une des icônes du cinéma et de la télévision au Maroc. L’acteur marocain Abdelaziz Boualil, connu sous le nom de «Aziz Maouhoub», est décédé à l’âge de 81 ans, après une longue bataille contre la maladie. Il faut dire que cet homme avait consacré une grande partie, voire toute sa vie à l’art, la télévision et le théâtre. C’est avec la troupe du théâtre national, menée par le comédien Mohamed El Jem, que le défunt s’affichait souvent. A travers le grand écran et le petit écran, Aziz a eu une place si particulière dans le cœur et l’imaginaire des Marocains, notamment à travers les séries comme «Men dar l’dar», «Chajart zawiya», «Khat rajâa», «Sass». Dans le théâtre comme dans le cinéma, le défunt s’est fait connaître par sa maîtrise de ses rôles, son enthousiasme, son charisme, mais aussi son sourire serein. C’est le 2 mars 1939 que le regretté a vu le jour à Marrakech. En 1962, il décroche son diplôme de l’Ecole des acteurs et du théâtre avant de s’aventurer dans le monde de l’art. Il a été, entre autres, l’un des artistes militants ayant contribué à la création du Syndicat national des professionnels du théâtre qui porte aujourd’hui le nom de «Syndicat marocain des professionnels des arts dramatiques». En 2015, il a été décoré par Sa Majesté le Roi Mohammed VI du Wissam Al Moukafaa Al Watania de 2ème classe (Commandeur).

Ahmed Saâri : L’un des précurseurs du théâtre national

L’artiste marocain Ahmed Saâri est décédé des suites d’une longue maladie. Né en 1940 à Casablanca, le défunt fait partie des précurseurs du théâtre national. Natif du mythique quartier casablancais Derb Soltane, Feu Saâri a débuté sa carrière artistique en 1956 à l’âge de 16 ans avec la troupe de théâtre marocain qui comptait en son sein Tayeb Saddiki, Ahmed Tayeb Laâlej, Mohamed Afifi et Abdessamad Kenfaoui.

En 1965, il est nommé professeur au Conservatoire municipal de musique, de danse et d’art dramatique de Casablanca, qui compte parmi ses étudiants de nombreux futurs grands comédiens tels Houcine Beniaz (Baz), Aziz Saâd Allah et Khadija Assad, Miloud El Habachi et bien d’autres. Le défunt a aussi côtoyé, à ses débuts, les frères El Badaoui, Mustapha Dassoukine et Abdelaadim Chennaoui.

Au cours de son parcours artistique, Ahmed Saâri a participé à de nombreuses œuvres théâtrales. Il a ainsi participé à l’épopée «Nahnou» (Nous), «Al-Ahd I et II» (le serment), «Le message du pardon» et «Maqamat Badii Zaman Al Hamadani», «Al Harraz», «La ville de cuivre» et «La fille du cordonnier». Le répertoire de l’artiste compte également de nombreuses œuvres télévisées, comme «Le prix du défunt» et «La mère Taja», et cinématographiques internationales telles que «Arrissala» (le message) et «L’ange de la mer».

Mohamed Khaddi : Un artiste acharné

Il est acteur, dramaturge et metteur en scène, Mohamed Khaddi est décédé à l’âge de 73 ans à Rabat. Né à Salé en 1947, Mohamed Khaddi a étudié l’art dramatique à l’Institut supérieur d’art dramatique et d’animation culturelle à Rabat.

Il a aussi effectué de nombreux stages au Centre marocain de recherches dramatiques, sous la direction du directeur de la Mission culturelle française à Rabat, René Lefourgue. Le défunt fut membre des troupes nationales du théâtre marocain «Al Maâmora» et du Théâtre national Mohammed V.

Il a dirigé la troupe théâtrale d’aujourd’hui et de demain (Masrah lyaoum wa el ghade), à Salé. Mohamed Khaddi compte à son actif plusieurs apparitions au cinéma, notamment dans «Le Message» avec Anthony Quinn ou encore dans «Mr. Jones» avec Richard Gere et «Tuer n’est pas jouer» de John Glen.

A la télévision, il a joué dans plus de dix séries et s’est invité dans une vingtaine de téléfilms. S’exprimant dans plus de 10 feuilletons radio, Mohamed Khaddi a joué dans plus de 80 pièces de théâtre de tous genres, comiques, tragiques ou mélodramatiques, dans des œuvres marocaines et internationales.

Hassan Migri : L’homme aux multiples talents et âme artistique

Considéré comme l’un des piliers de la scène musicale Hassan Migri, le frère aîné du célèbre groupe Les Frères Mégri a tiré sa révérence en juillet 2019 à Rabat. Homme aux multiples talents, Hassan Mégri, est le fondateur du mythique groupe qui a marqué des générations avec, notamment, le titre «Lili Touil» («Ma nuit est longue»). Une fratrie composée de Hassan, Mahmoud, Younès et Jalila qui s’est, entre autres, produite à L’Olympia de Paris (1976) et qui a également décroché le titre de disque d’or (Phimips) et le prix Rabab d’Or (2003) octroyé aux grandes stars du monde arabe, sous le parrainage du Conseil international de musique – UNESCO. En plus d’être ce célèbre auteur-compositeur-interprète, Hassan Mégri, était aussi un artiste-peintre et un chercheur assidu dans la calligraphie iconographique persane. Fondateur du Comité national de la musique, il avait, notamment, été décoré de la médaille d’or décernée par l’Académie arts-sciences-lettres de Paris et de la World medal of freedom octroyée par The American Biographical Institute.

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