Culture

L’anniversaire en demi-teinte de Giacomo Puccini

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Le 22 décembre 1858 naissait Giacomo Puccini, 150 ans plus tard, les principaux opéras du compositeur italien sont toujours très joués mais son anniversaire est célébré sans effusion, l’enthousiasme du grand public de mélomanes pour son œuvre n’étant pas unanimement partagé. Du «Villi» en 1884 à «Turandot», laissé inachevé par sa mort à Bruxelles en 1924, l’enfant de Lucques (Toscane) a consacré l’essentiel de son énergie au genre lyrique, auquel il a apporté son sens de la vocalité, sa maîtrise de l’orchestration et son instinct dramatique. Puccini a composé «seulement» douze opéras (dont trois forment «Le Triptyque»), mais cinq d’entre eux figurent continuellement parmi les 20 ou 30 titres les plus donnés en Europe et en Amérique : «Manon Lescaut», «La Bohème», «Tosca», «Madame Butterfly» et «Turandot». Alors que Sony publiait l’intégrale des opéras du compositeur, sa concurrente Decca (Universal) rééditait début décembre, également en coffret, ses cinq titres phares, avec à chaque fois le grand ténor puccinien Luciano Pavarotti. Les chaînes de télévision spécialisées n’ont pas oublié l’anniversaire, à l’image de l’européenne Mezzo (journée spéciale le 22 décembre) et de la franco-allemande Arte (diffusion d’une «Tosca» le 31 décembre). Le cinéma a aussi payé son écot à un compositeur qu’il a beaucoup fêté avec une «Bohème» incarnée par les stars Anna Netrebko et Rolando Villazon et réalisée par Robert Dornhelm, un film sorti en Autriche à l’automne. Quant au Festival Puccini de Torre del Lago, la bourgade toscane où le maître a résidé de 1891 à 1923, il a inauguré l’été dernier un nouveau théâtre. Mais l’anniversaire Puccini est sans commune mesure avec les dernières commémorations consacrées à un grand compositeur d’opéras, Mozart, qui avait eu droit à une «année» fastueuse en 2006, pour le 250e anniversaire de sa naissance.
Le Metropolitan Opera de New York a bien programmé la rare «Rondine» à partir du 31 décembre, mais ne l’aurait pas fait sans la garantie de pouvoir y aligner le couple vedette de l’art lyrique formé par Roberto Alagna et Angela Gheorghiu. Quant à Paris, capitale où Puccini aimait séjourner, elle a quasiment été absente des festivités. «Il est pour moi plus important de commémorer la mort de compositeurs qui ne sont pas tellement joués. Puccini n’en a pas vraiment besoin ! », estime dans un entretien à l’AFP le directeur de l’Opéra de Paris, Gerard Mortier, qui n’a programmé, en cinq ans de mandat, aucune nouvelle production puccinienne. «Puccini était un très bon compositeur, mais ses thèmes ne m’intéressent pas», poursuit l’intendant flamand, comme en écho à un reproche souvent fait au compositeur, dont le propos parfois très mélodramatique est peu goûté parmi l’élite lyrique internationale. «Il y a des opéras qui ne vieillissent jamais, “La Traviata” de Verdi par exemple. Je trouve que “Butterfly” vieillit très mal», tranche Gerard Mortier. Déjà pointe à l’horizon (2013) le bicentenaire de la naissance des deux grands compositeurs lyriques du XIXe siècle: Verdi, que l’Italie (la Scala de Milan notamment) ne ratera sans doute pas, et Wagner, dont tous les opéras seront donnés à Leipzig.

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