L’auteur de «Moulhimati» n’est plus

La scène artistique marocaine a perdu l’un des pioniers qui ont marqué l’histoire de la chanson marocaine authentique et engagée.
L’artiste et chanteur Ahmed El Gharbaoui, une icône de la chanson marocaine, est décédé samedi matin 10 janvier dans un hôpital de Rabat à l’âge de 71 ans, des suites d’une longue maladie. Les funérailles de feu Ahmed El Gharbaoui ont eu lieu dimanche au cimetière des Chouhadas. Le répertoire de Feu El Gharbaoui, depuis le début de sa carrière artistique, à l’aube des années cinquante jusqu’à nos jours, compte, à son actif, plus de 350 chansons. Le parcours artistique d’un demi-siècle de ce chanteur et compositeur, a été marqué par de célèbres chansons, comme «Moulhimati», «Innaha», «Ana âabd ezzine» des titres dont tous les amateurs de la chanson marocaine s’ en souviendront. Ainsi Feu «Gharbaoui a marqué de son empreinte la scène musicale nationale et arabe de rythmes d’une grande beauté artistique, qui lui ont valu la reconnaissance de ses pairs», avait déclaré à son sujet l’artiste Abdelati Amana. Et d’ajouter : «Ses chansons sont teintées du sentimental, du religieux et de la fibre patriotique, ce qui justifie la grande popularité du disparu et sa notoriété dans le milieu artistique national». Le président du Syndicat marocain des professions musicales, Ahmed Alaoui, quant à lui, a confié: « le défunt, un des piliers de la chanson marocaine, était à la fois un créateur doué et un artiste professionnel qui a su gagner le respect de tous les artistes et du public».
Mais c’est à partir des années 70 que le regretté s’est forgé, une renommée nationale, maghrébine, voire internationale grâce à des chansons d’une sensibilité très distinguée, notamment «Ana Abd Zine» (Je suis l’esclave de la beauté). Il avait réussi à créer une symphonie intitulée «Innaha», qui reste une de ses célèbres œuvres. L’artiste créera aussi, à Vienne, un deuxième album qu’il a baptisé «Moulhimati», assemblé plus tard avec Innaha. Cette chanson constitue une étape essentielle dans le parcours artistique du défunt, en raison du grand succès remporté par cette chanson, s’articulant autour de l’interprétation d’une partie d’un poème de 30 vers. C’est avec son œuvre magistrale «Moulhimati» qu’El Gharbaoui s’est propulsé au devant de la scène artistique nationale, aux
côtés de Abdelkader Rachdi, Ismail Ahmed, Ahmed El Bidaoui, Maati Belkacem et Mohamed Fouiteh.