CultureUne

Layla Rahmouni: «Etre plus qu’une actrice, avoir un savoir»

© D.R

Entretien avec Layla Rahmouni, actrice

ALM : Veuillez bien vous présenter aux lecteurs…

Layla Rahmouni : J’ai 30 ans. Je suis originaire de Chefchaouen où j’ai décroché mon baccalauréat. Par la suite, j’ai préparé une licence en littérature arabe à Tétouan. Après quoi, j’ai fait l’école de cinéma et audiovisuel (ISCA) à Rabat. Quand j’y ai obtenu mon diplôme, j’ai fait un master en ingénierie culturelle et artistique. Pour l’heure, je prépare mon doctorat à la faculté de Tétouan.

On ne vous voit plus depuis votre participation à la série « Dar Eddmana »…

J’ai reçu des propositions et passé des castings, sauf que je préfère que le rôle que j’interpréterai, après ma participation à «Dar Eddmana», ait une valeur ajoutée pour ma carrière. Je ne vous cache pas que j’ai été récemment contactée pour le casting du nouveau film d’un grand réalisateur marocain dont je tairai le nom. Cependant, je n’ai pas encore eu de confirmation à ce propos. Parallèlement, j’ai participé récemment à un projet du festival de théâtre classique d Almagro, en Espagne. Un hommage a été rendu à Cervantès par 90 acteurs de par le monde, chacun ayant interprété un texte sur la liberté extrait de l’œuvre de Don Quichotte de la Mancha. De plus, j’ai fait la coordination avec l’acteur Yassine Ahejam au sein de la Fondation Chefchaouen art et culture. Aussi, j’étais membre de la troupe de théâtre «Le phœnix» à Rabat dans le cadre de laquelle nous avons travaillé sur l’épopée de Gilgamesh. Nous avons fait une tournée au Maroc et nous sommes partis à Belgrade où nous avons eu un prix suite à une participation à un festival de théâtre.

Qu’est-ce qui a fait que vous vous affichiez à « Dar Eddmana » ?

Avant de jouer dans cette série dans laquelle j’ai interprété le plus grand rôle que j’ai fait sur la télévision, je prenais part à des courts-métrages et j’en ai même réalisé. En même temps, je participais aux castings qui m’ont permis de rencontrer le réalisateur de «Dar Eddmana» Mohamed Ali El Mejboud qui compte énormément sur les castings. C’est aussi un réalisateur connu pour révéler de nouveaux visages. J’ai beaucoup appris de mon expérience de « Dar Eddmana ».

Comment exploitez-vous votre parcours académique dans vos rôles ?

Déjà l’interprétation est innée chez moi qui suis autodidacte. Cependant, je ne m’imagine pas en tant que personne n’ayant pas eu de parcours académique en art, culture et cinéma. C’est ce qui me permet d’ailleurs de mieux connaître ce que je fais. Par exemple, quand je suis dans un plateau de tournage, j’arrive à faire la différence entre un chef opérateur, un cadreur et un assistant réalisateur. Ma formation académique m’incite également à être compréhensive par rapport aux soucis pouvant survenir lors du tournage. D’autant plus que j’ai étudié les techniques en cinéma et tout ce qui a trait à la réalisation. Donc je connais déjà les métiers du cinéma et j’ai des notions poussées sur le langage cinématographique.

Quelle serait la différence entre un acteur ayant suivi une formation académique et celui qui n’en a pas eu ?

Pour ma part, je trouve que la passion et le travail comptent énormément. Pour répondre à votre question, il n’est pas obligatoire de suivre une formation dans une école parce qu’on peut s’auto-former. C’est plutôt l’expérience qui ferait la différence puisqu’il y a des acteurs qui n’ont pas suivi de formation et qui sont de renom.

Est-ce votre parcours académique qui a créé chez vous une passion pour l’interprétation ?

Le cinéma est mon rêve depuis l’enfance. Et je suis consciente du fait que pour être une bonne actrice, il faut avoir une bonne formation qui est beaucoup plus importante à mes yeux.

Les familles chefchaounies sont connues pour être conservatrices. Qu’en est-il de la vôtre?

Mes parents m’encouragent tout le temps et partagent ma passion. Il est vrai que nous sommes une famille conservatrice mais dont les enfants réalisent les rêves. De surcroît, j’ai grandi dans un milieu artistique. De plus, Chaouen a été traditionnellement une ville qui foisonne d’artistes. Donc l’art n’est pas étrange pour moi! 

Un rôle osé vous chanterait-il ?

Cela dépend du sujet du film. En ce qui concerne les rôles, l’acteur a le droit de choisir. De plus, le bon acteur est celui qui peut interpréter tous les rôles représentant un individu de la société et non sa personne. Je pense que l’acteur prête son corps au personnage. Hélas, certains publics ne font pas la différence entre la personne dans la réalité et l’acteur. Quand même, je suis contre les scènes gratuites. 

Conciliez-vous facilement entre castings et parcours universitaire?

Oui. D’ailleurs je ne compte pas arrêter l’interprétation parallèlement à ma formation parce que je deviens triste quand je ne suis pas dans la scène.

Comment vous voyez-vous dans cinq ans?

Je veux être plus qu’une actrice, avoir un savoir et faire le métier avec un grand plaisir.

Que pensez-vous des actrices qui estiment que l’art ne fait pas vivre au Maroc?

Cela dépend des personnes et leurs efforts ainsi que des profils recherchés. C’est la rareté de productions et l’inexistence d’industrie cinématographique qui contribuent à ce constat. Et déjà l’apparition des femmes est minime dans le cinéma. Il est rare qu’une femme décroche un grand rôle.

Articles similaires

CouvertureSociétéUne

Le Maroc «soigne» les déserts médicaux par la Télémédecine

Le Souverain lance la 2ème phase du programme des Unités médicales mobiles...

EditorialUne

Courant continu

Un nouveau round du dialogue social vient de démarrer conformément aux engagements...

ActualitéUne

La CNSS met en garde contre des risques de fraude guettant ses assurés

La Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) a mis en garde, mercredi,...

ActualitéUne

Dialogue social: interaction « très positive » du gouvernement avec les revendications de la classe ouvrière, selon l’UGTM

L’Union Générale des Travailleurs du Maroc (UGTM) a salué, mercredi à Rabat,...

EDITO

Couverture

Nos supplément spéciaux