Le caftan sublimé par les stylistes lors d’un défilé «féérique» à Marrakech

Pari réussi pour Caftan 2024. La 24ème édition a créé l’évènement à Marrakech avec la Caftan Week couronnée par deux défilés qui mettent en valeur à la fois les jeunes talents et la signature majestueuse du savoir-faire marocain. Cet habit traditionnel retrouve ses racines marocaines à travers la thématique «Maroc Terre du Caftan». Florilège des moments forts de cet évènement exceptionnel qui a célébré du 9 au 12 mai l’héritage culturel marocain.

L’héritage culturel, la maîtrise du détail, la beauté du travail fait à la main et les couleurs de la terre sont là pour réaffirmer les racines marocaines du caftan. Lors d’une édition «Caftan 2024» exceptionnelle organisée par le magazine Femmes du Maroc à Marrakech, la somptuosité de cette tenue emblématique s’est harmonieusement réunie à la créativité des stylistes. «Maroc Terre du Caftan est une thématique qui a été choisie principalement pour montrer l’ancrage du caftan dans le patrimoine marocain (…) le caftan tel qu’il est connu aujourd’hui à l’international est le caftan dans sa forme marocaine», affirme Ichrak Moubsit, directrice des rédactions de Femmes du Maroc, à ALM. Et d’ajouter : «C’est un habit qui arbore «Laakad», «la sabra», «berchman» et «tarz». Ce sont des savoir-faire qui n’existent qu’au Maroc et qui enrichissent notre patrimoine». Intemporel, le caftan marocain a conquis les amoureux de l’élégance un peu partout dans le monde et, pour les organisateurs de Caftan 2024, faire voyager cet évènement n’est pas chose exclue. C’est même un projet en gestation. «C’est une idée qui s’impose de plus en plus (…) on a vu que le caftan, de par sa beauté et son évolution, continue à s’exporter et à s’internationaliser. Il a construit un socle de public très important surtout dans certaines parties du monde comme le Moyen-Orient, l’Europe ou encore en Amérique où les communautés marocaines sont présentes. Et donc pourquoi ce public serait privé d’un évènement comme Caftan», argumente Ichrak Moubsit.

Un «grand défilé» qui porte bien son nom
Lors d’un défilé grandiose qui s’est tenu le 11 mai 2024 au Golf Al Maaden, 16 stylistes marocains ont présenté leurs créations entièrement inspirées de la culture marocaine et de la thématique de cette édition. Un long catwalk a été soigneusement conçu pour garder un rythme non-stop du passage des mannequins et permettre au public d’avoir une vue d’ensemble sur les caftans. Le doré prédomine et est présent quasiment sur tous les caftans des créateurs. On y voit aussi un retour au caftan traditionnel où le travail du Maâlem est très remarqué.

Jeunes talents : La relève est assurée
Les talents en herbe ont été fortement applaudis lors d’un défilé organisé le 10 mai 2024 dans le cadre de cette semaine de caftan. Au total, huit jeunes talents ont présenté chacun deux tenues devant un jury d’experts composé de Meryem Boussikouk, pionnière reconnue pour son engagement envers la mode marocaine et présidente de l’Association nationale des créateurs de mode marocains, Abdelhanine Raouh, connu pour ses créations avant-gardistes qui révolutionnent la structure classique du caftan, et Mao Lakhdar qui a audacieusement réinterprété le caftan traditionnel. «Pour le choix des jeunes talents nous avons tenu à respecter la thématique et les critères d’innovation, de l’originalité et de l’élégance. Les jeunes talents ont vraiment puisé dans la culture marocaine. Parce que lorsqu’on parle de «Terre du Maroc» on fait référence à tout ce qui concerne la culture marocaine dont le design, les couleurs et l’architecture. Chaque talent a une signature singulière et leur travail est entièrement fait à la main. C’est d’ailleurs l’un des critères de sélection», indique Meryem Boussikouk. Présentant des caftans tirés de la culture amazighe, Imane Bamouss a séduit le jury qui lui a attribué le premier prix de cette compétition. «Ma collection est fortement imprégnée par mes origines et ma culture amazighes. Le festival Imilchil m’a beaucoup inspirée pour les tenues que j’ai présentées. Chaque année, on voit la mariée amazighe portant la handira, les ornements et mouzoune. J’ai pris ces éléments et je les ai inclus dans la coupe et dans la laine que j’ai utilisée. J’ai utilisé le drap de soie et la mousseline Georgette et j’ai aussi intégré tarz fait à la main avec mouzouna et tenbat», explique la jeune lauréate qui aura le privilège de présenter ses collections lors de la prochaine édition de caftan. A noter que jeudi 9 mai, la Caftan Week a débuté par une série de master class animées par des figures emblématiques de la mode, telles que Mimia Leblanc, Romeo, Selma Benomar et Laila Aziz. Le Musée de l’histoire du caftan avait également ouvert ses portes à Dar El Bacha, proposant une expérience immersive qui célèbre l’évolution et la richesse culturelle du caftan. En parallèle, une exposition des métiers du caftan a eu lieu permettant aux visiteurs de découvrir les savoir-faire traditionnels comme la passementerie, la broderie de Rabat et le travail des perles et cristaux.