Pendant quatre jours, la ville va craquer en ses remparts, plus que doubler sa population et célébrer la bande dessinée, un secteur toujours en expansion dans toutes les langues et d’abord en français avec Régis Loisel. Le flamboyant dessinateur de « La quête de l’oiseau du temps » et de « Peter Pan », Grand prix 2003 d’Angoulême, a droit, comme il est de tradition, à l’exposition-vedette de l’édition 2004, qui perdurera au-delà du festival jusqu’au 30 avril. Elle est installée au Centre national de la BD et de l’image (CNBDI), l’institution qui, avec son dépôt légal, son musée, sa librairie, son centre de conservation de planches de BD, ses expositions et son centre de ressources, prouve toute l’année qu’Angoulême est capitale de la BD. Il y a aussi une expo rétrospective du très populaire « Rahan », le fils des âges farouches d’André Chéret, une expo consacrée à l’Anglais Dave Mc Kean, un Fregoli du graphisme (BD, peinture, illustrations, photos, design…). On verra également des expos-jeunesse, dont l’une avec toute « la bande à Tchô », c’est-à-dire les séries à succès pour enfants ayant fleuri autour de « Titeuf », et une autre autour des « Sardines de l’espace » de Sfar et Guibert, et d’autres expos encore pour petits et grands à travers la ville. C’est notamment l’exposition « jeunes talents »: trente lauréats d’un concours (400 candidats) réservé à la « relève », aux aspirants dessinateurs n’ayant pas encore publié, voient leur oeuvre affichée pendant quatre jours et ils sont invités pour rencontrer leurs aînés. Outre un spectacle de théâtre autour de l’oeuvre de l’Américain Will Eisner qui fut un des premiers Grand prix d’Angoulême (1975), le festival verra de nombreux débats, dont l’un sur « BD et Ciné » et, pour la deuxième année, des « Rencontres » mêlant images projetées et entretiens avec des auteurs de tous pays : Joost Swarte (Pays-Bas), Lorenzo Mattotti (Italie), Carlos Nine (Argentine), Chris Ware (Etats-Unis), Dave Mc Kean (GB) et puis les Français Ted Benoit, Enki Bilal, Régis Loisel…