Le prix Reporters sans frontières (RSF)-Fondation de France 2002 a été décerné hier au journaliste russe Grigory Pasko, «condamné à quatre ans de prison pour avoir dénoncé la pollution», a annoncé l’association de défense de liberté de la presse. Le Prix, doté de 7.600 euros, a été remis à Paris à l’épouse de Grigory Pasko, Galina Morozova.
En récompensant ce journaliste, «emblématique de la situation de la liberté de la presse dans son pays», RSF et la Fondation de France «alertent l’opinion publique sur son nécessaire engagement en faveur de la liberté de la presse». Pasko a été condamné le 25 décembre 2001 à 4 ans de prison pour espionnage, un verdict dénoncé par les organisations de défense des droits de l’homme. Correspondant du journal de la Flotte navale du Pacifique, l’ex-officier âgé d’une quarantaine d’années a été poursuivi pour avoir remis à des médias japonais en 1997 des informations secrètes sur le déversement en mer du Japon de déchets radioactifs et chimiques par la marine russe.
En juin dernier, la Cour suprême n’a finalement retenu qu’un seul grief contre Pasko : avoir illégalement assisté à une réunion de l’état-major de la Flotte au cours de laquelle il a recueilli des informations classées secrètes avec l’objectif de les transmettre à des médias japonais. Depuis sa création, ce prix a été décerné à Zlatko Dizdarevic (Bosnie-Herzégovine – 1992), Wang Juntao (Chine – 1993), André Sibomana (Rwanda – 1994), Christina Anyanwu (Nigeria – 1995), Isik Yurtçu (Turquie – , Raúl Rivero (Cuba – 1997), Nizar Nayyouf (Syrie – 1998), San San Nweh (Birmanie – 1999), Carmen Gurruchaga (Espagne – 2000). Plusieurs lauréats ont depuis retrouvé la liberté, selon RSF.