Dans son «Printemps enragé»
Le nouveau livre «Printemps enragé», qui raconte une histoire sous des cieux syriens, n’a pour seul trait marocain que son auteur. Cependant, cette œuvre, publiée par l’écrivain d’origine fassie Driss Korchi aux éditions Bilal, est susceptible d’être qualifiée comme un roman époustouflant. Un qualificatif que le romancier confirme. «Il l’est pour plusieurs raisons», précise-t-il à propos de ce descriptif. L’intrigue raconte l’histoire de cinq femmes du harem d’une milice qui prennent la fuite. Une échappée marquée par des surprises stupéfiantes que seule la lecture permettrait de découvrir.
En entreprenant une telle démarche littéraire avec ces cieux, l’auteur aurait fait pareil avec d’autres contrées dans le monde. «Je l’aurais écrit avec beaucoup de détails sur la guerre en Syrie et sur le bras de fer entre l’Occident, la Russie, l’Iran et bien d’autres pays», explicite-t-il. Dans ce sens, il fait valoir un argument logique. Tel qu’il l’indique, il a parfois l’impression qu’on vit à une époque de coalition diabolique qui vise à détruire et à déchiqueter tout un pays pour quelques prérogatives économiques et politiques. «Je ne voulais pas m’introduire dans un labyrinthe inextricable et je me suffis de la fuite de cinq femmes du harem d’une milice», avance l’écrivain qui agrémente également son œuvre d’un élément étranger. Comme le laisse voir la lecture, «Jeanne» y est un personnage assez important. «Tout d’abord, Jeanne n’est pas par hasard l’instigatrice de la fuite qui continue le long de l’histoire, ce n’est pas un hasard non plus que ces femmes soient de nationalité différente», s’exprime M. Korchi. Pour lui, Jeanne (ou Jeanne d’Arc) est le symbole de la libération, mais Jeanne est aussi dans le roman comme un clin d’œil qu’il y a un réseau international qui mobilise secrètement et malicieusement afin de réussir un plan donné. «Le lavage de cerveaux aussi bien d’hommes que de femmes se fait au vu et au su de tout le monde et on est conduit bêtement à la mort», martèle-t-il entre-temps. Au fil des pages, le lecteur témoigne, en effet, de la souffrance de Jeanne qui est, pour l’écrivain, une purification. «Son passage sur un fil de rasoir entre la vie et la mort est une forme de flagellation pour une prise de conscience et des leçons tirées d’expériences multiples», tranche l’auteur. D’ailleurs, le lecteur peut avoir des craintes sur le sort de ce personnage féminin. «C’est elle qui a encouragé les autres femmes à se libérer et c’est elle aussi qui a payé en quelque sorte, au cours de sa fuite, le prix de la liberté. Mais heureusement pour elle, elle réussit en fin de compte à sauver sa vie», clarifie-t-il en rappelant être concerné à beaucoup d’égards par le sujet. Il l’est en tant que nord africain intéressé par le printemps arabe qui touche des pays dont la Syrie, le Yémen, la Libye, etc. «Et puis en tant qu’être humain conscient et soucieux de ce qui se passe dans le monde, je me trouve dans l’obligation d’exprimer mon point de vue là-dessus. Un homme cultivé ne vit pas seulement de ce qui se passe intra-muros», conclut-il.