Situé au centre de l’ancienne médina de Marrakech, le Musée national du tissage et du tapis Dar Si Said devra être restauré après les dégâts engendrés par le tremblement de terre. En effet, la Fondation nationale des musées (FNM) s’attelle à la réalisation de ce projet qui nécessitera plus de 10,15 millions de dirhams.
Joyau architectural de la ville de Marrakech, le Musée national du tissage et du tapis Dar Si Said sera prochainement restauré. «Après le séisme survenu en septembre dans la région de Marrakech, le Musée Dar Si Said, étant abrité dans un monument historique daté de la fin du XIX siècle, a subi d’importants dégâts au niveau de ses structures, de son enceinte extérieure et des niveaux supérieurs du bâtiment. Après la consultation d’une équipe composée de bureaux d’études, d’une société de restauration, de professionnels et d’experts de la Fondation nationale des musées (FNM), il a été décidé de fermer le musée», indique la FNM. Il s’avère que les dommages constatés sont de différentes natures et correspondent à l’affaissement des murs, à des fissurations, ou encore à des soulèvements de peinture. «L’étanchéité du monument a été entièrement détériorée, mettant ainsi l’ensemble du musée en danger de pluies et d’infiltrations d’eau. Au niveau des éléments architectoniques et architecturaux, les dégâts sont moins importants, mais on note quelques dommages au niveau des plâtres, des boiseries de plafonds et des zelliges», rapporte la même source précisant par ailleurs que certaines collections du musée ont été touchées par ces vibrations, notamment les poteries fragiles et la céramique. Pour y remédier, la FNM a donc lancé la réalisation des études architecturales des travaux relatifs au projet de réhabilitation et de restauration de ce musée. Le budget prévisionnel pour la réalisation de ce projet est de plus de 10,15 millions de dirhams (HT). Les travaux de restauration et de réhabilitation englobent aussi bien le rez-de-chaussée que les trois niveaux supplémentaires.
Un bijou architectural au cœur de la ville ocre
Etalé sur une superficie de 4.400 mètres carrés, le Musée national du tissage et du tapis Dar Si Said est situé au centre de l’ancienne médina de Marrakech. Cette demeure, comme le décrit la FNM, est «composée d’une juxtaposition de maisons à cour intérieure et de nombreuses annexes reliées par de longs couloirs». Elle a été construite sous l’ordre de Said Ben Moussa, ministre de la guerre au temps du Sultan Moulay Abdel Aziz (1894-1908) et frère d’Ahmed Ben Moussa, grand vizir au temps du même Sultan. Historiquement, ce bâtiment a servi à plusieurs fonctions après le décès de son constructeur. «En 1912, Dar Si Said est confisqué par le protectorat afin d’y abriter le siège des chefs résidents de la région du sud. En 1930, le service des domaines céda ce lieu à la Direction générale de l’instruction publique, des beaux-arts et antiquités dans le but d’aménager des bureaux du Service des arts indigènes et un musée d’art ancien ainsi que des ateliers d’artisanat. C’est à partir de 1957 que le musée va être réparti en deux divisions, la première était consacrée à abriter les ateliers d’artisanat et la seconde à contenir un musée d’art des traditions anciennes», explique la même source.
Des éléments décoratifs distinctifs
A l’heure actuelle, le Musée Dar Si Said a une superficie de 2.800 mètres carrés. Il compte depuis sa création un fonds de collections riches et diverses. «Sa vocation régionale lui a permis d’abriter des témoins matériels importants de la culture marocaine dès le XVI siècle», affirme la Fondation nationale des musées. Et d’ajouter : «En plus de son architecture exceptionnelle, la demeure offre une décoration à base de plusieurs matériaux témoignant de la finesse du savoir-faire de l’artisan local, le zellige, à titre d’exemple, présente une véritable mise en scène de petits tesselles ou tessons de faïence émaillée timbrée de motifs géométriques ou floraux, alternant le bleu, le vert, l’orange, le jaune et le blanc. En outre, la combinaison du zellige avec le marbre embellit et enrichit l’architecture du bâtiment». Quant à la partie supérieure des murs, elle est décorée de plusieurs motifs en plâtre sculpté. Le mur est garni de Chemmassias». Il s’agit d’ouvertures qui apportent de la luminosité et aération à l’ensemble de cet espace. Pour ce qui est du bois, il est très présent à Dar Si Said. «Nous le retrouvons notamment dans les plafonds des salles qui possèdent, chacune, un registre décoratif particulier», explique la même source. Concernant le verre, une grande variété est utilisée dans ce musée, notamment le verre coloré appelé «iraqui» qui a tendance à refléter les couleurs et les nuances. S’agissant de la calligraphie, elle se présente sur le plâtre sur lequel sont inscrits des caractères d’écriture coufique. Il est également présent sur le bois.