Ces pratiques sont "illégales comme d’habitude", a indiqué M. Aust au quotidien "Hamburger Abendblatt", ajoutant que des photos présentes dans les dossiers du BND qui le montrent dans son centre équestre constituent "une atteinte grave aux droits de la personne".
Le magazine d’informations et son concurrent Focus n’ont pas exclu de poursuivre le BND en justice.
Par ailleurs, le BND a placé des journalistes sur écoutes téléphoniques de façon "très ciblée et limitée dans le temps" pour obtenir des informations sur leurs sources, rapporte de son côté le Berliner Zeitung qui cite des collaborateurs du service spécialisé dans les opérations d’espionnage à l’étranger.
"Quand il y avait par exemple des indications qu’un journaliste faisait des recherches sur une activité interne du service, sa ligne téléphonique était aussi surveillée afin d’obtenir des informations sur des sources éventuelles", a affirmé au quotidien un fonctionnaire du BND sous couvert d’anonymat.
Le président de la commission de contrôle du Bundestag, Norbert Rottgen, a estimé qu’en "l’état actuel de nos connaissances", aucun signe ne permettait d’affirmer que des écoutes téléphoniques ont visé des journalistes.
La presse allemande avait révélé en fin de semaine dernière que des journalistes avaient été surveillés pendant plusieurs années par le BND qui tentait d’élucider une affaire de fuites d’informations dans ses propres rangs.
Le BND aurait également rétribué des journalistes en échange de renseignements sur le travail de certains collègues.
En conséquence de cette affaire qui fait grand bruit en Allemagne, le gouvernement allemand a interdit lundi au service d’espionnage (BND) d’espionner des journalistes ou de les recruter comme informateurs.
L’organisation "Reporters sans frontières" a réclamé de son côté la publication du rapport de l’ancien premier magistrat de la Cour fédérale suprême, Gerhard Schõfer, à l’origine de ces révélations.