Culture

Le peintre Melehi, président de l’AMAP

© D.R

Les peintres ont pris de court tout le monde. Ils étaient si impatients de voter qu’ils n’ont pas réussi à respecter l’ordre du jour. Prévue le samedi, l’élection du nouveau bureau a eu lieu le vendredi. Le statut de l’association a été expédié en un quart d’heure pour engager un débat sur la procédure à adopter au sujet du renouvellement du bureau de l’AMAP. Les partisans de la formule collégiale ne dépassaient pas les doigts d’une seule main. Mais leur renommée leur confère un grand prestige. Farid Belkahia, Fouad Bellamine et Hassan Slaoui ont défendu une présidence collective. Ils ont été confrontés au bloc des autres membres, déterminés à reconduire l’ancienne formule. À 5 contre 30, il est difficile de se faire entendre, et encore moins d’imposer sa voix. “Au nom de la démocratie, ils devaient se rallier à la volonté du plus grand nombre et non pas protester pendant des heures“, nous a confié l’un des partisans d’une présidence classique. Le peintre Fouad Bellamine et Hassan Slaoui ont défendu, en effet, pendant près de quatre heures les mérites d’une présidence collective. Les autres leur opposaient des arguments convaincus. “On veut le président!“, leur criait de temps à autre une voix. Ils ont même essuyé des contre arguments inédits. Genre : ce sont les nazis qui défendaient une présidence collégiale ! En somme, les partisans du président ont eu gain de cause. Mohamed Melehi a été élu par une majorité écrasante à la tête de l’AMAP. Le peintre Tallal s’est présenté contre lui, mais sans vraiment y croire. Il voulait juste permettre le déroulement du vote. Près de sept membres de l’association, dont les défenseurs de la présidence collégiale, se sont abstenus de voter. À la proclamation des résultats, Fouad Bellamine a laissé éclater sa colère. Il a claqué la porte en criant à la “mascarade“ et en jetant sa démission au nouveau président de l’AMAP. Mohamed Melehi, qui s’était gardé de prendre part au débat, a proposé la liste des peintres qui composent le nouveau bureau : Bouchta El Hayani, Omar Bouregba, Aberrahman Rahoul, Saâd Hassani, Abdelkkrim Ouazani et Adelhaï Mellagh. Le peintre Melehi a un programme ambitieux pour transformer l’AMAP en acteur important de la culture au Maroc. Homme de dialogue, sensible au rayonnement des arts plastiques dans ce pays, il comprend sans doute que la houle qui a accompagné son élection ne sert pas ses projets. Il ne pourra pas évidemment contraindre des artistes de rester à l’AMAP contre leur gré. Mais combien il eut été préférable que cette association puisse mentionner dans ses catalogues des peintres de l’importance de Belkahia et Bellamine. Quant à Karim Bennani, l’ancien président, il garde un titre. Il a été remercié de son long dévouement pour l’association par sa nomination comme président d’honneur.

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