Un projet participatif initié par l’atelier de l’Observatoire
L’histoire de Hay Mohammadi, l’un des quartiers les plus symboliques de la ville de Casablanca, sera racontée par ses habitants d’hier et d’aujourd’hui. Il s’agit du projet participatif d’art et de recherche, lancé par l’atelier de l’Observatoire de Casablanca. Intitulé «Hay Mohammadi, au fil des origines», ce projet propose un processus partagé d’écriture de l’histoire de la ville par ses habitants. «Le récit de Hay Mohammadi se construit par l’histoire de ses familles, qui ont fait de ce quartier un lieu emblématique de Casablanca.
De son passé marqué par l’exode rural à aujourd’hui, quels sont les parcours de ses habitants, et qu’est-ce que cela révèle de son identité actuelle?», expliquent à ce sujet les initiateurs. Dans ce sens, les organisateurs proposent une cartographie comme médium pour «donner à voir» ces récits de vie. La carte apparaît comme un support d’échange qui va permettre de recueillir la parole des habitants, de la situer spatialement. «L’accumulation sur la carte des parcours individuels passés et projetés permettra de révéler l’ensemble des cultures différentes qui composent le quartier, mais aussi la dynamique qui le caractérise». Dans ce cadre, deux dispositifs seront mis en place : des ateliers participatifs organisés dans le quartier, où des fils de laine viendront matérialiser les parcours. Ce tissage collectif sera aussi numérique, avec la mise en place d’une carte collaborative. Pour cela, les habitants ayant vécu ou vivent aujourd’hui dans ce quartier sont appelés à y participer, jusqu’en juillet 2019, en suivant trois étapes indiquées sur le site.
Pour noter, l’atelier de l’Observatoire soutenu par la fondation Drosos est un espace d’art et de recherche qui développe des projets participatifs socialement engagés, en rapprochant artistes, étudiants, chercheurs et habitants. Engagé dans des pratiques artistiques et citoyennes pour un changement sociétal, l’atelier de l’Observatoire concentre ses actions autour de la marge, qu’elle soit géographique (quartiers périphériques des villes, milieu rural, territoires marginalisés), historique (narrations invisibilisées) ou sociale (communautés les plus fragilisées). Pour cela, l’atelier de l’Observatoire expérimente des approches alternatives à travers des programmes qui peuvent prendre plusieurs formes : rencontres, enquêtes, ateliers, expositions, programmes pédagogiques, projets de préservation (restauration de films, archivage), production d’œuvres, projections et publications.