Culture

Le rap marocain, la force d’un mouvement

© D.R

L’album «Mgharba Tal Moute» (Marocains jusqu’à la mort) du rappeur marocain Taoufik Hazeb, alias Big, relance le débat sur le mouvement rap au Maroc. Cet opus de 24 titres a été auto-produit par l’artiste et offre un style de rap assez diversifié. Selon Big, «il existe aujourd’hui au Maroc une plate-forme dynamique qui fédère les rappeurs marocains». Une façon, selon lui, de démontrer que le rap commence à se structurer par rapport aux années précédentes..«On peut clairement s’apercevoir de cette montée en puissance à travers le taux d’affluence des visiteurs au site Internet tout récemment créé : raptiviste.net».
Ce site est considéré comme étant le premier portail participatif du mouvement rap au Maroc. Créé il y a de cela à peine cinq mois, il compte, selon la rédactrice en chef de ce portail, Ghita Allam, entre 4000 à 7000 visiteurs par jour. «C’est un chiffre important quand on sait que ce site vient à peine d’être lancé». Si ces visiteurs sont essentiellement marocains, cela ne signifie pas pour autant que «raptiviste.com» n’est pas visité par des étrangers.
«Ils sont nombreux à nous rendre visite de plusieurs pays étrangers comme la France, les Etats-Unis ou encore l’Afrique du Sud». Côté nombre de rappeurs sur la scène marocaine, difficile encore d’avancer un chiffre. «Notre équipe va bientôt mener une enquête dans plusieurs villes du Maroc pour recenser le nombre exact de groupes de rap et de rappeurs en solo», indique Ghita Allam. Celle-ci n’hésite pas cependant à parler de l’existence d’une trentaine de rappeurs marocains reconnus. Parmi ces rappeurs, il y a ceux qui font parler d’eux et ceux qui n’ont pas encore eu leur chance. Dans la première catégorie, on peut citer les groupes «Casacrew», «Zanka flew», «Fnaïre» et les plus connus dont «Hkayne». Ce groupe meknassi de renom a déjà à son actif deux albums. Le dernier n’est autre que HK 1426 qui fait un tabac sans précédent. Le rap marocain serait, de l’avis de plusieurs artistes, plus direct et «cru». «Si on compare notre rap à celui d’autres pays maghrébins comme la Tunisie et l’Algérie, on remarque d’emblée qu’il est plus libre et se caractérise par des paroles crues», souligne Big. Cet avis est partagé par Hicham Bahou, l’un des initiateurs de la manifestation L’Boulevard des jeunes musiciens. Pour rappel, cet événement verra cette année la participation de huit groupes de rap, soit la catégorie qui se taille la part du lion et des scènes. «On reçoit de plus en plus de maquettes de groupes de rap, et par rapport aux années précédentes, les rappeurs sont mieux organisés et proposent des créations très abouties» explique Hicham Bahou.
Et d’ajouter «aujourdhui on peut s’assurer que les amateurs du rap sont légion . Dans ce sens, Big indique que le public de la scène rap du Boulevard est allé même jusqu’à avoisiner 50.000 spectateurs. «Le rap est devenu très populaire et je peux personnellement assurer que d’ici quatre ans, la scène rap marocaine sera beaucoup plus structurée et que nos musiciens seront reconnus par leur talent à l’International». Ces propos d’un membre actif de l’association du Boulevard est de nature à rassurer les artistes et fans de rap.

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