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«Le sel de ma terre», l’autre facette de Hassan El Glaoui

© D.R

Une exposition qui dévoile une centaine de ses œuvres dont très peu vues de son vivant

Après avoir célébré l’œuvre du pionnier Cherkaoui, le Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain de Rabat (MMVI) accueille cette fois-ci une grande exposition en hommage au grand artiste de la modernité marocaine, Hassan El Glaoui intitulée «Le sel de ma terre». Cette exposition inédite qui se déroule du 2 avril au 31 août  parcourt sept décennies de travail de cet artiste et dévoile une centaine de ses œuvres datant de 1940 à 2010. «Je suis très heureuse que le MMVI consacre cet hommage à mon père.

C’est une exposition pour le public de découvrir son entourage intime», a indiqué Touria El Glaoui, fille de l’artiste et commissaire de cette exposition. Abdelaziz El Idrissi, directeur du Musée, a souligné pour sa part que «El Glaoui nous a quittés il y a presque un an en léguant une riche production artistique imprégnée par une sensibilité inouïe qui se voit dans le traitement lumineux des couleurs, dans les traits élancés et fins dépeignant de tendres portraits, des paysages aériens, des natures mortes poétiques et des scènes de chevaux où culminent la beauté de la figuration et la prouesse de la composition».

Il faut dire que «Le sel de ma terre» revient sur deux aspects clés de la vie et du travail du peintre. D’une part son travail de portraitiste, qui s’est attelé à peindre des personnages de son entourage intime (sa femme et ses filles notamment, ou certains amis) tout autant que des scènes d’intérieur propres à la vie au Maroc dans les années 1940 et 1950 ainsi que des natures mortes. Ces tableaux dévoilés dans l’exposition, chers à l’artiste, furent très peu montrés de son vivant. L’exposition présente par ailleurs une large sélection d’œuvres s’intéressant à la vie culturelle et politique de son pays et de son temps, témoin que fut Hassan El Glaoui, par sa naissance et ses passions, de certains moments et traditions du Maroc de ces dernières décennies.

Des œuvres de prime jeunesse

C’est une sélection thématique qui est présentée ici, parmi les toutes premières que Hassan El Glaoui peint autour des années 1946-1947. Il est alors âgé d’environ 24 ans et n’est pas encore inscrit à l’école des beaux-arts de Paris. L’influence des grands modernes est bien là : couleurs fauves, touche impressionniste, aplats à l’intérieur et contours au noir à l’extérieur, sujets pris sur le vif, et… point de chevaux. C’est aussi l’une des rares œuvres datées de l’artiste.

Natures mortes

Au cœur de l’œuvre de Hassan El Glaoui se trouvent les natures mortes et les portraits. Il l’a dit : les gens qui affirment que je suis le peintre des chevaux ne connaissent pas ma peinture. Pour tout peintre, le défi se trouve dans l’essence qu’il essaye d’insuffler aux objets en des compositions sciemment hiérarchisées, ou qui se trouvent là en attente d’être immortalisés sur le papier.

Chevaux et cavaleries

Les chevaux disent la fidélité de l’artiste à son sujet. Les chevaux de Hassan El Glaoui sont les héritiers de ceux qui, à Lascaux ou dans la grotte de Chauvet, tutoient l’horizon des origines. Leur parade a accompagné Paolo Uccello, Léonard de Vinci, François Clouet, Diego Velasquez, Diego Ribera, Théodore Géricault et Eugène Delacroix. Hassan El Glaoui se sait le continuateur de la longue lignée des artistes qui, avec le stylet, le ciseau, la mine de plomb ou le pinceau, a perpétué sur le mur l’argile des poteries et tous les supports qui s’offrent à la main, les courses qui racontent l’histoire.

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«Lumières d’Afrique » :  54 artistes africains à l’honneur

Le Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain de Rabat accueille en parallèle de l’exposition «Sel de ma terre» de Hassan EL Glaoui l’exposition «Lumières d’Afrique». Celle-ci présente les travaux de 54 artistes africains provenant de tous les pays du continent. Rejoignant le thème de l’énergie et de ses défis en Afrique, les œuvres mises en avant lors de cette exposition, organisée du 2 avril au 15 août 2019 et née d’un partenariat entre le MMVI et l’ONG «African Artists for Development», visent à mettre en exergue l’importance de l’accès à l’énergie dans tous les continents et la nécessité que ce développement se fasse sur la base de technologies qui ne contribuent pas à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre et par conséquent au réchauffement climatique.

«Cette nouvelle exposition, qui valorise l’art africain, souligne les interactions créatives entre des cultures singulières et complémentaires. Une perspective pluraliste et durable qu’accueille le Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain (MMVI) et qui ne lui est point étrangère», indique à ce sujet Mehdi Qotbi, président de la Fondation nationale des musées. Le directeur du MMVI a précisé pour sa part que «tous les artistes africains qui exposent leurs œuvres lors de ce festival ont travaillé sur un sujet important étant donné les circonstances actuelles et qui est celui de la lumière et de sa réalité en Afrique».

«Lumières d’Afrique» réunit des photographies, des peintures, des sculptures ou encore des performances.  Le Maroc est représenté dans cette exposition par l’artiste Jamila Lamarani à travers une installation intitulée «Rêves d’Afrique».

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