Comment remédier à la désaffection chronique à l’égard de la presse écrite ? L’initiative, que le secrétariat d’Etat chargé de la Jeunesse se prépare à lancer à partir du 25 février, est on ne peut plus judicieuse. En dédiant la quatrième édition de son programme: le «Temps du livre» à la presse écrite, le département de Mohamed El Gahs veut sensibiliser les jeunes sur le rôle et l’importance que joue l’information dans leur développement intellectuel et l’évolution, plus globalement, de la société dans laquelle ils vivent. Plus qu’une invitation à la lecture de journaux, dont la profession a d’ailleurs grand besoin, c’est à une réflexion sur l’utilité même de ceux qu’on appelle les «historiens de l’instant» par rapport à la dynamique politique, sociale et économique du pays que cette initiative nous convie. «L’édition de cette année ambitionne d’inciter les jeunes à la lecture des journaux et d’animer le débat sur les rôles de la presse et ses multiples fonctions informationnelle, culturelle et artistique», explique un communiqué du secrétariat chargé de la Jeunesse, dont copie est parvenue à «ALM». Un ambitieux programme a été élaboré en vue de donner aux jeunes l’envie de retrouver le chemin des kiosques, et de leur montrer que la lecture des journaux doit être un exercice quotidien pour s’informer, se former et développer ses capacités d’observation, d’analyse et de critique. Le rôle de la presse consiste à faire connaître les différents points de vue et analyses pour que les citoyens soient mieux informés des événements qui se passent à l’échelle régionale, nationale et internationale. Pour apporter l’éclairage nécessaire sur le rôle de la presse, le programme offre aux jeunes concernés la possibilité de rencontres avec les professionnels du journalisme. C’est d’autant plus nécessaire que, de part et d’autre, l’opération vise à explorer une catégorie de lectorat particulière, un grand potentiel pour une profession qui peine, encore et toujours, à élargir l’éventail de ses lecteurs. Le nombre total d’exemplaires vendus, toutes périodicités et langues confondues, ne dépasse pas les 300.000. Un chiffre très dérisoire par rapport au nombre des Marocains (30 millions) ; il reste, par ailleurs, très en deçà de celui réalisé, par exemple, par l’Algérie (1 million d’exemplaires) et, à moindre échelle, la Tunisie (410.000). L’écart est plus qu’étonnant, au regard du taux démographique du Maroc, et compte tenu de la profusion des titres (23 quotidiens, 60 hebdomadaires). L’initiative du secrétariat d’Etat chargé de la Jeunesse vise à traiter le mal à la base, en combattant la défiance des jeunes à l’endroit de l’écrit journalistique. Cette initiative, qui ambitionne de réhabiliter la presse en tant qu’ «école de lecture», entend également encourager les jeunes à l’écriture. Le «Temps du livre» prévoit, à cet effet, un concours national sur « la presse des jeunes».