L’école d’art de Casablanca célébrée au musée Schirn Kunsthalle Frankfurt en Allemagne

Présentée dans une grande première exposition

Le musée Schirn Kunsthalle Frankfurt en Allemagne consacre une grande exposition dédiée à l’école d’art de Casablanca, mettant à l’honneur une centaine de chefs-d’œuvre de 22 d’artistes pionniers tels que Farid Belkahia, Mohammed Chabâa, Toni Maraini ou Mohamed Melehi.

Le travail phare de l’École d’Art de Casablanca, présenté pour la première fois dans une grande exposition ouverte au musée Schirn Kunsthalle Frankfurt en Allemagne. Organisée par la Sharjah Art Foundation, en collaboration avec la Tate St Ives et la Schirn Kunsthalle Frankfurt, cette exposition est ouverte depuis le 11 juillet et se déroule jusqu’au 13 octobre 2024. «Attendue depuis longtemps, cette exposition montre les principaux représentants de cette école d’art pionnière, à savoir Farid Belkahia, Mohammed Chabâa, Bert Flint, Toni Maraini et Mohamed Melehi. Ils seront avec les étudiants, les enseignants et les artistes associés», indiquent les organisateurs. Et d’ajouter: «Le SCHIRN présente une centaine d’œuvres de 22 artistes, dont des peintures abstraites grand format, des peintures murales urbaines, de l’artisanat, du graphisme, du design d’intérieur et de la typographie, ainsi que des films, magazines et photographies rarement montrés. Une scène artistique spécifiquement marocaine et transnationale devient visible».

Des livres, des films et une chronologie
L’exposition est divisée chronologiquement et thématiquement en huit sections. Ceux-ci présentent des œuvres et des aspects centraux du travail des artistes de cette école ainsi que des positions individuelles de leur environnement, complétées par du matériel documentaire. De plus, une autre salle rassemble des livres, des films et une chronologie. Trois films de la série vidéo «School of Walking» (2023) du duo d’artistes Bik Van der Pol (Liesbeth Bik et Jos Van der Pol) seront également projetés dans la rotonde du Schirn.

Le public découvre ainsi dans la première salle une sélection d’œuvres de Farid Belkahia, Mohammed Chabâa et Mohamed Melehi. «Influencés par leurs études à l’étranger et par l’approche interdisciplinaire du Bauhaus, les artistes qui ont travaillé comme conférenciers ont combiné des idées issues de l’art, de l’artisanat, du design et de l’architecture. Dans l’enseignement, les styles et méthodes occidentaux tels que la peinture sur chevalet sont passés au second plan», explique-t-on.

Les visiteurs distinguent de même l’exposition itinérante programmatique «Présence Plastique» organisée à la place du 18 novembre à Casablanca. Le musée présente également les œuvres de certains des élèves les plus innovants des premières années de l’école, parmi lesquels Malika Agueznay, Abdellah El Hariri et Houssein Miloudi, œuvres qu’ils ont créées en étroite collaboration avec leurs professeurs et exposées ensemble. Sont exposés également, des affiches et des livres de Melehi et Chabâa ainsi que les éditions de la revue Souffles, qu’ils ont conçues ensemble, des photographies de Mohamed Melehi, qui, en plus de son travail de peintre, designer et activiste, a également travaillé comme photographe et a documenté la société marocaine ainsi que l’art et l’architecture locaux.

Dans un inventaire photographique, il a documenté les recherches de Flint dans la région du fleuve Souss, notamment des bijoux et des peintures au plafond. Le musée expose les œuvres de Farid Belkahia, Saâd Ben Cheffaj, Mohammed Chabâa, Abdelkrim Ghattas, Miloud Labied et Mohamed Melehi, qui faisaient partie des 14 artistes ayant participé à la Biennale de l’art arabe à Rabat en 1976. «Ils étaient considérés comme la «nouvelle vague» la plus vibrante et dynamique car ils se distinguaient par leur attitude intransigeante envers l’iconographie du réalisme socialiste ou des tendances surréalistes.