Culture

Les films du parc

© D.R

Ce que les pouvoirs publics peinent à changer, les artistes parviennent à le faire. Le parc de l’Hermitage était sinistré avant que des projets artistiques ne se mêlent de son devenir. Les artistes du collectif “la Source du Lion” ont fabriqué une plate-forme de 18m2 qui est, à une échelle réduite, un compte rendu fidèle des 18 hectares du parc. L’appréhension sur la maquette, en une seule fois, du désastre du parc a poussé les autorités à entreprendre des mesures de réhabilitation. D’autres projets artistiques, moins spectaculaires, ont attiré l’attention sur l’état du parc. Et pour preuve, les projections de l’Hermitage qui en sont à leur deuxième édition. Ces projections de films se déroulent en plein air le soir. Un large public, majoritairement composé des enfants habitant à proximité de l’espace, a assisté l’année dernière aux projections. «Cette année-ci, le public pourra regarder sept films», dit Eymeric Bernard, organisateur des projections. Ces films ont un dénominateur commun : l’espoir, fût-ce celui d’attirer l’attention sur une situation répréhensible. Il y a le film «L’île aux fleurs» du Brésilien Jorge Furtado. Ce film de 13 mn avait fait sensation lors du Forum de Porto Alegre. Son réalisateur s’attache à y reconstituer le périple d’une tomate plantée, récoltée, vendue avant de finir à la décharge de « L’île aux fleurs » parmi les porcs, les femmes et les enfants. «Chronique d’un siège» transportera de son côté le spectateur du Brésil à la Palestine. Son réalisateur Samir Abdallah y dit tout de la vie tourmentée de la garde rapprochée de Yasser Arafat. Autre tourmente, celle que retrace le film «Por una Tierra Nuestra». Des habitants de Buenos Aires construisent la nuit des maisons qu’ils luttent le jour afin de les conserver. Le réalisateur égyptien Salah Abu Seif s’intègre parfaitement dans la thématique de cette lutte pour le pouvoir. Son film «El bidaya wa el nihaya» raconte l’histoire d’un fils d’une famille pauvre qui piétinera tout sur son passage pour arriver. Mais dans quel état ! Deux autres films, participant de cette thématique, seront projetés. Il s’agit de «Despertar de una consciencia» (l’éveil d’une conscience) de Fabienne Piot et «Microcosmos» de Claude Nuridsany & Marie Pérennou. Les projections de ces films sont organisées par l’association Alphaville, qui s’occupe de l’exploration du lien entre l’habitant et son territoire, avec le soutien logistique de l’Institut français de Casablanca. Elles auront lieu dans un endroit qui était jonché de gravats, avant que les autorités n’entreprennent son nettoiement. Les films conviennent ainsi les spectateurs «à garder les yeux ouverts sur le parc», précise Eymeric Bernard. Toutefois, si la manifestation invite à garder un oeil vigilant sur le parc, elle n’est pas pour autant liée à sa réhabilitation. Son organisateur explique que : «si le parc est transformé en un bel espace, nous serons les premiers à nous en réjouir pour nos projections».

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