Culture

Les galons d’une comédienne-major !

© D.R

Bouchra Ahrich peut bien dormir sur ses lauriers. En témoigne son brillant parcours, jalonné de distinctions à faire rêver les gens de scène les plus talentueux. Major de sa promotion à l’Isadac au terme de la saison 1998-1999, elle ne tarda pas à confirmer. En 2000, une année donc après avoir décroché son diplôme, elle remporte le prix de la meilleure interprétation féminine pour son rôle dans « Keid R’jal » (Ruses d’hommes). Le jury, présidé alors par Abderrahmane Benzidane, a tranché à l’unanimité en faveur d’elle. Si le public devait également départager les candidats, il n’aura pas hésité à porter son choix sur elle. Si « Keïd R’jal », création de la troupe de « Tensift », remporta le grand Prix du 2ème Festival national de théâtre de Meknès, ce fut grâce à Ahrich et Abdessamad Miftahelkhayr, distingué lui aussi meilleur comédien pour son rôle dans la même pièce.
La distinction d’Ahrich n’était pas le fruit du hasard, bien entendu. Derrière, il y eut un travail patient. De la sueur, pourrait-on écrire. Ce sacre venait donner raison à un choix pourtant controversé au sein de la famille de l’artiste, sachant bien que le père d’Ahrich voulait orienter sa fille vers une carrière dans l’enseignement. Passé le Bac, la fille devait en effet intégrer l’Ecole de formation des instituteurs de Tanger. Bouchra Ahrich y a été certes admise, mais contre sa volonté.
L’artiste rêvait de devenir plutôt comédienne. Après avoir décliné son poste de future institutrice, elle se présentera en 1993 au Concours d’admission à l’Isadac. Pas de chance. Ahrich ne figurait pas parmi les vingt candidats admis, elle fut classée vingt-et-unième ! « Ce fut pour moi une sorte de nekssa (débâcle) », déplore-t-elle. Recalée, Ahrich s’orienta vers la littérature. En 1994, elle s’inscrit au département de littérature arabe à la faculté de Rabat. Mais ce n’était pas en littérature non plus qu’elle devait faire carrière. Pour elle, il était question de poinçonner son ticket d’entrée à l’Isadac. En 1995, elle fut enfin admise à cet institut. C’était parti pour quatre ans d’études, ponctuées de plusieurs exploits. En 1998, alors qu’elle venait de faire option « interprétation », elle fut sollicitée par le grand metteur en scène irakien Jawad Al Assadi pour jouer dans sa pièce « Le Banc ». Un an plus tard, ce sera au tour de Farida Bourkia de faire appel à Ahrich pour un rôle dans le télé-feuilleton « Aoulad ennass ».
Ces propositions coïncidèrent avec une grande victoire : en 1999, le cursus d’Ahrich à l’Isadac fut couronné de sa distinction major de sa promotion. En récompense, l’artiste bénéficiera d’un voyage à Avignon aux frais de l’institut, pour assister au plus grand festival de théâtre au monde. Pendant ce séjour, elle put se faire une idée des différentes tendances modernes en art dramatique. Exit Avignon, place à l’Italie. Une tournée avec la pièce « Pinocchio » dans le pays de la Botte. Puis retour au Maroc, en 2000.
Après s’être fait remarquer à Meknès avec son rôle dans « Ruses d’hommes», elle sera sollicitée pour jouer dans différentes pièces de théâtre : « Jedbat achayatine » (Transes sataniques) avec la troupe régionale de Doukkala-Abda, «Portrait de famille » avec la troupe régionale de Casablanca et le théâtre de Zuidplein (Rotterdam, Pays-Bas). Avec cette dernière pièce, Ahrich fera, aux côtés de ses collègues, une tournée dans différentes villes hollandaises. Que faut-il ajouter de plus ? En 2004, Ahrich réussira à installer une tête sur le petit écran avec des passages distingués dans le sit-com « Lalla Fatema », puis dans le film « La route de Marrakech » de Daoud Aoulad Essyad… En 2005, elle remet le cap sur le théâtre. Elle décrochera deux rôles dans les pièces «L’Impromptu de Casablanca » de la compagnie « L’Autre Rive » et « La Femme du Pacha » de la troupe « Théâtre de Casablanca ».
A présent, elle vient de tourner dans le téléfilm « El Mekroum », une création humoristique qui porte la signature de Daoud Aoulad Essyad, sans oublier sa participation dans « Marya Nessar » de Leïla Triki… Et ce n’est pas tout. Ahrich vient de finir ses études supérieures spécialisées en management et développement culturel à la faculté des lettres Hassan II de Mohammédia. L’artiste soutiendra sa thèse en la matière en septembre prochain.
Un parcours atypique…

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