L’insuffisance des librairies constitue le premier obstacle devant la diffusion du livre littéraire au Maroc. Si l’on quitte l’axe Casa – Rabat, l’infrastructure libraire dans les autres villes laisse à désirer. Certaines, comme Beni Mellal ne dispose que d’une seule librairie. Les bibliothèques des municipalités sont soit inexistantes soit elles ne jouent pas leur rôle de consommateurs potentiels des éditions locales. S’ajoute à cela le manque de communication du livre littéraire, principalement au niveau de la télévision. C’est un fait : sur les chaînes nationales, il y a très peu d’émissions pour le livre. C’est la presse écrite qui fait le plus d’efforts dans ce domaine, où différents titres consacrent des suppléments littéraires plus au moins réguliers. Mais, la promotion télé est-elle suffisante pour pousser les gens à en consommer davantage de littérature ? Pas si sûr. Parce qu’il ne s’agit pas uniquement d’un problème d’information. Un bon livre circule d’abord par les moyens de communication conventionnels, c’est-à-dire de bouche-à-oreille. Le problème se pose autrement. Car il s’agit aussi d’un problème de fond, une question d’éducation à la lecture qui fait défaut chez nous au Maroc. C’est aussi un fait : les parents communiquent très mal l’apprentissage de la lecture à leurs enfants. Résultat : on cultive plutôt chez les enfants un état d’esprit hostile à la lecture. Enfin, les initiatives des organismes étatiques chargés de la culture restent dans l’ensemble au-dessous des difficultés dont souffre le livre marocain. Mais elles existent quand même. Le ministère de la culture et de la communication vient de lancer, il y deux ans, un programme pour la promotion de l’édition du livre littéraire. Le ministère s’engage chaque année de soutenir financièrement l’édition d’une trentaine de titres sélectionnés à hauteur de 50 % du prix de production. À suivre.