Culture

Les «Indigènes» de Fédala

© D.R

Anas, Adam, Noureddine, Issam et Badreddine se connaissent depuis plusieurs années et avaient l’habitude de se retrouver, chaque fois que possible, pour partager quelques moments de bonheur ensemble. Rien de terrible, juste quelques heures à confronter des talents musicaux forgés au fil des jours et d’une grande passion. Il y a quelques mois, ils ont décidé de créer «Indigènes», groupe qui les réunit désormais pour une carrière qu’ils espèrent longue et riche.
Depuis, dans leur trois-pièces au quartier «Al Hourriya», la maman de Anas Abaïry doit faire plein d’acrobaties pour vaquer à ses occupations quotidiennes. C’est que le domicile des Abaïry a fini par devenir une sorte de bric-à-brac où l’on doit faire attention à ne pas renverser la batterie ou marcher sur l’une des guitares. Abaïry père, de bonne grâce, accepte de faire le chauffeur chaque fois que les jeunes musiciens se déplacent vers une maison de jeunes pour «répéter». «Dans ma jeunesse, j’étais un inconditionnel du théâtre amateur et je me permettais une tignasse à l’image de quelques membres de Nass Al Ghiwane.
Aujourd’hui, c’est l’ère d’une nouvelle génération et de nouveaux styles», commente M. Abaïry qui n’arrête jamais de rappeler aux jeunes musiciens qu’ils ne devaient pas oublier leur bac à préparer. Agés tous de moins de vingt ans, à l’exception de Badreddine qui est employé à la Samir,  les membres d’«Indigènes» ont choisi de faire dans plusieurs styles, mais aussi de ne jamais tomber dans la vulgarité au nom de quelque conception de la liberté. Ils jouent ainsi du blues, du reggae, du latino et du Gnaoui avec, parfois, des mélanges de genres qui donnent des résultats concluants. Surtout qu’ils mettent à contribution guitare électrique, basse et divers intruments de percussion qu’ils alternent selon chaque style.  Aujourd’hui, il en sont à leur cinquième morceaux et envisagent d’éditer un premier album dès que les moyens seront au rendez-vous.
Les «Indigènes» s’interdisent toutefois de faire dans la vulgarité dans le choix de leurs paroles. «Le dialecte marocain offre plein de possibilités et on peut en tirer de belles chansons sans écorcher les oreilles des gens», indique Issam qui dit respecter le choix des autres groupes qui ont fait de la provocation une ligne de conduite. «Notre musique peut être écoutée en famille et, au Maroc, on a encore des traditions à respecter», renchérit Badreddine, l’aîné du groupe, avec un brin de philosophie.
Tout cela n’interdit pas aux membres de ce nouveau groupe d’exhiber les signes, quelque part «ostentatoires» de la «branchitude» : coiffure Rasta pour Anas et des extravagances plus jamaïcaines pour Noureddine. En plus de la «darija», le groupe prépare de nouvelles chansons en anglais et en français, mais aussi des reprises de vieux morceaux qu’ils comptent mélanger à du Gnaoui. Les membres du groupe «Indigènes» sont actuellement écartelés entre la préparation des examens de la fin d’année qui approchent et des répétitions accélérées pour tout mettre au point.
À la recherche d’une première rencontre avec le public, quelques initiatives n’ont pas été concluantes alors qu’une lueur d’espoir commence à pointer à l’horizon avec les festivals de l’été prochain. «Nous cherchions d’abord à rencontrer le public. Nous avons besoin de montrer ce que nous étions capables de faire et c’est au public de juger. D’ailleurs, c’est lui qui fait la loi face à toute cette profusion de groupes», commente Anas.
«Indigènes" se produiront, le 7 juin prochain, en ouverture du Festival des fleurs de la ville de Mohammédia organisé par la préfecture en collaboration avec la Samir. Ses membres comptent également sur l’opportunité de faire partie des troupes musicales qui seront invitées pour animer la Fête de la musique à Casablanca, le 21 juin prochain.

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