Il avait un oeil défiguré qu’il montrait fièrement sans coque. C’était un tacticien hors-pair. Certains le considèrent comme le plus grand marin de tous les temps. L’Amiral Horatio Nelson était aussi l’ennemi juré de Napoléon Bonaparte. Il a anéanti la flotte française devant Aboukir en 1798. Les portraits qui sont restés de ce grand amiral ne montrent pas un colosse comme on pourrait le croire. Il était petit de taille, mince, une silhouette presque fragile. Sa mort est restée célèbre. Il a en effet perdu la vie sans perdre la bataille contre la flotte de Napoléon.
De Villeneuve, le chef de la marine française, voulait prouver son dévouement à l’empereur en infligeant une cinglante défaite à celui qui l’a toujours ridiculisé sur mer. Il profite du fait que Nelson a détaché des navires à Gibraltar et Tétouan pour passer à l’attaque. Le 21 octobre 1805, le vent du sud-est était faible au Cap Trafalgar. Les canons des deux flottes ont rompu le silence de l’Océan.
Sur le pont du « Victory », Horatio Nelson marchait sans cesse dans tous les côtés. Il était nerveux: s’il avait confiance en la supériorité technique de son navire, équipé de cent canons, il craignait le corps à corps lorsque les membres de l’équipage français auront passé à l’abordage. Juché dans les hauts d’un navire français, un matelot repère facilement, au milieu de la fumée et des débris du pont du «Victory», un petit homme arpentant nerveusement la dunette. Sa silhouette, bien connue de tous, et les nombreuses décorations qui constellent son uniforme ne laissent aucun doute quant à son identité.
Le Français pointe son fusil en sa direction, vise soigneusement, et l’atteint d’une balle mortelle. La balle pénètre par l’épaule gauche, fracture l’acromion et deux côtes, traverse ensuite le poumon pour sectionner au passage l’artère pulmonaire, selon un récit célèbre du chirurgien qui assisté l’amiral jusqu’à sa mort. Cette mort a, semble-t-il, galvanisé les marins anglais qui ont remporté la bataille de Trafalgar. La vente des objets personnels de l’amiral, qui comprennent une bourse tachée de sang qu’il portait sur lui le jour de sa mort, va probablement provoquer un vrai délire. Les fascinés, jusqu’à la torture, par la personnalité de Nelson, sont très nombreux en Angleterre.