Parmi les aspects de la culture orale qui ont pu résister durant des années à Ouarzazate, on cite la danse d’Ahwach. Durant de longues nuits à travers des années, la population de Ouarzazate se régalait par de superbes tableaux artistiques tracés par des hommes habillés en blanc au tour desquels des femmes, vêtues de tissus locaux multicolores «tatterfine», dansaient en rond imitant ainsi le mouvement planétaire où les planètes tournent autour du soleil ! Il est à rappeler que cette ancienne forme d’expression et de communication était et reste un support historique¸ comme c’est le cas dans le haut Atlas et l’Anti-Atlas où les gens parlent tachlhit. Elle était dans le temps et restera toujours une forme de culture populaire, une voix de créativité collective mais aussi individuelle. Si la génération d’aujourd’hui et les touristes ne peuvent voir dans l’Ahwach qu’un nom qui désigne une musique à trois composantes: le rythme, le mouvement, la voix (parole), s’il ne reste, aujourd’hui, dans cet art que son aspect Artistique, il était dans le temps, l’un des vecteurs de valeurs locales et un moyen de communication par excellence. Il remplissait plusieurs fonctions en l’occurrence, la fonction Artistique, sociale et politique. Cependant, la fonction touristique n’est apparue que vers la fin des années soixante, comme nous l’a affirmé Ahmed Choukri, chercheur et docteur à l’université Marc Bloch à Strasbourg en France. Il est clair que, cet aspect de la culture locale nous est parvenu grâce à l’oralité. On retire et on retient à la fois une impression de diversité et de dynamisme. Si d’un côté, certaines formes de cette culture populaire orale semblent être en perte de vitesse, il apparaît que pour d’autres formes les moyens modernes de diffusion ont prêté un concours inespéré autant qu’inattendu ayant servi à revaloriser, à augmenter son rayonnement et à remodeler les formes poétiques et artistiques qui s’essoufflaient. Cet héritage, qui datait des années voir des siècles, se trouve aujourd’hui menacé, mais jusqu’à présent il semble se maintenir contre vents et marées grâce à quelques initiatives prises par des chercheurs de la région qui se sont acharnés depuis le début des années 80, avec fierté à préserver un acquis culturel d’une grande richesse.