«Les traversées» de dix-huit artistes plasticiens s’expose à Mawâzine

Un rendez-vous inédit attend les accros de l’art contemporain. Après un passage remarqué au grand Palais à Paris en 2008, puis au Centre égyptien de culture et d’art contemporain en janvier 2009, l’Exposition itinéraire «Traversées» fera escale à Rabat du 15 au 23 mai lors de la huitième édition du Festival Mawâzine. Cette exposition présentera des œuvres d’artistes confirmés en résonance avec celles d’artistes émergents de la nouvelle scène artistique arabe. Le commissaire de cette exposition, Brahim Alaoui également historien d’art a réuni dans  «traversées» une fine brochette d’artistes plasticiens arabes de différentes générations, partageant comme point commun leur audace créative et leur ouverture sur le monde et les arts dans toute leur diversité aussi bien géographique que typologique. Une diversité qui, selon Brahim Alaoui «nous invite à des traversées multiples, dans le temps et l’espace, d’un médium à un autre». Hassan Darsi, l’un des artistes marocains s’adressant par ses œuvres à toute la société, combine son attachement à son héritage culturel marocain avec des questions d’ordre global. Il fonde sa pratique artistique sur des idées simples accessibles et attrayantes visuellement. Ses travaux sont ouverts à des lectures ambivalentes et s’efforcent de révéler des situations de conflit dans un sens figuré. D’autres artistes-plasticiens de renom participeront à cette exposition, tels que la Tunisienne Meriem Bouderbala qui mêle dans son art onirisme et grâce, ou encore l’Egyptienne Amal Kenaway, dont les œuvres sont teintées d’une force suggestive inouïe. Du Maroc, nous retrouverons Younès Rahmoun, un diplômé de l’Institut national des beaux-arts de Tétouan. Son travail dense, ténu, indicible, est constitué d’«interventions». Mounir Fatmi, l’un des artistes marocains les plus prometteurs de la jeune génération figurera parmi les artistes programmés lors de cette exposition.  Son art pointe le rapport de l’individu au groupe et pose par la même occasion la question de la censure, qu’elle soit d’ordre social ou religieux. Il construit des espaces et des jeux de langage politique et existentiels. Son travail aborde de manière directe à travers différents médiums, la culture orientale en général et la religion musulmane en particulier. L’exposition présentera des œuvres diverses de la peinture à la vidéo en passant par les installations ou la photographie. Au total, 18 artistes-plasticiens, originaires de huit pays arabes, partageront avec le public de Rabat et du Festival Mawazine leur art et leurs créations dans une des plus belles expositions d’art contemporain organisées au Maroc. Cette exposition mérite d’autant l’intérêt que l’étape marocaine de «Traversées» est inédite et se caractérise par la présence de nouveaux plasticiens qui la dotent d’une densité qui en fait la plus grande et la plus prestigieuse manifestation, dédiée à l’art contemporain dans les pays arabes.