L’Espagne célèbre son année au Maroc

Une idée d’échange musical a germé dans l’esprit de Raphael Serrallet. Ce guitariste espagnol a pensé créer un projet musical maroco-espagnol qui entrerait dans le cadre de l’Année de l’Espagne au Maroc. Tout le monde se rappelle que cet événement avait été lancé suite à la signature du mémorandum d’entente entre le ministre de la Culture du Maroc et son homologue espagnol.
Ceci s’est passé en août 2005. À cette date, diverses activités d’échange devaient être lancées à travers tout le Royaume. Quelques timides exemples peuvent êtres cités comme le spectacle de la chanteuse de flamenco Yeva Yerbabuena qui a eu lieu lors du dernier moussem d’Assilah. Les premières clauses, qui ont été discutées lors de la signature du mémorandum d’entente, consistaient à accorder un intérêt particulier à la formation à travers des séminaires et des ateliers.
Tous ces projets n’ont pas eu d’échos véritables, contrairement aux activités qui ont lieu dans le cadre de l’Année du Maroc en France en 1999. Mais ce projet culturel d’échange entre le Maroc et l’Espagne semble tout de même se concrétiser en quelques activités éparses. C’est le cas de ce projet initié par Raphael Serrallet. Ce dernier veut organisé une tournée à travers les principales villes du Maroc. Une tournée qu’il mènera en duo avec le virtuose marocain du «oud» Driss El Maloumi. Les prises de contact ont déjà eu lieu entre ces deux artistes. «J’ai contacté Driss El Maloumi qui semblait être d’accord sur le principe de cette tournée», déclare Raphael Serrallet. Cette tournée sera financée par le gouvernement espagnol avec l’intermédiaire des instituts Cervantées au Maroc.
Le budget est estimé, selon le guitariste espagnol, à 15.000 euros. Argent qui servira à financer toute la tournée, y compris l’organisation. En outre, les villes concernées sont Tanger, Rabat, Casablanca, Fès et Agadir. La tournée sera inaugurée le 13 octobre à Marrakech. Les concerts investiront notamment les salles de théâtre et les instituts Cervantès. Le projet est maintenant ficelé, il faudrait attendre uniquement que le mois de septembre soit entamée pour que les procédures administratives suivent. Raphael Serrallet déclare que c’est à l’institut Cervantès d’activer le processus.
Le guitariste et le luthiste ont  fixé  dores et déjà les dates des concerts et se concentrent maintenant sur les répétitions. Driss El Maloumi devrait se rendre dans deux semaines en Espagne pour la rencontre musicale avec Raphael Serrallet. Par la suite, ce sera autour du guitariste espagnol de venir au Maroc pour les répétitions. «Nous voulons faire de cette tournée un véritable objet d’échange», explique l’initiateur du projet. Ainsi, à en croire Raphael Serrallet, même les instruments de musique seront échangés. En outre, à côté des spectacles de musique prévus, il y aura également des ateliers de musique qui auront lieu dans l’enceinte des Conservatoires des villes concernées. Les deux artistes dispenseront des cours express aux élèves des Conservatoires.
Une façon également de promouvoir leur musique. Une musique dont le répertoire se ressemble quelques part. Le guitariste espagnol a hérité de l’art du musicien espagnol Andrés Segovia. Le style que Raphael Serrallet va dévoiler au public lors de cette tournée est puisé dans la musique classique espagnole et plus précisément dans les musique de Rodrigo, Albéniz, Falla et Turinno. Driss El Maloumi, quant à lui jouera de son «oud» un répertoire de musique classique arabe. La virtuosité et le talent de Driss El Maloumi s’appuient selon les critiques sur « une très solide formation musicale classique arabe et occidentale ». Dépassant la tradition, le luthiste s’aventure parfois dans des territoires musicaux où la rencontre instrumentale et l’immersion dans de nouveaux genres irriguent sa créativité et donnent naissance à une musique évocatrice.
La tournée qui débutera en octobre, sera une occasion de redécouvrir la musique de Driss El Maloumi. Une musique qui fusionnera avec les sons de guitare de Raphael Serrallet. Ce dernier à l’ambition de refaire cette expérience en Espagne à condition que ce soit subventionnée.